L'histoire :
Le 16 mars 2046, dans les ruines de l'ancien monde, Roman travaille ardemment. Il construit un robot pièce par pièce, attisant toujours plus la curiosité de son homme de main, Membertou. En effet, son patron a promis au conseil interplanétaire qu'en moins de 200 jours, il créerait un parc d'attractions. Roman a développé une intelligence artificielle nommée A.L.I.C.E. ; et lorsqu'il aura terminé l'élaboration de son robot, ce dernier devrait lui-même se fabriquer d'autres robots. Le contrecoup de tant d'années à passer à travailler sur ce projet a fait s'éloigner Roman des femmes. Il est intrigué par la chair, mais ne sait pas s'y prendre, contrairement à Membertou... Juin 2059, Springy Fool fait le spectacle afin que les clients ne pensent plus aux nombreuses victimes. Zach est arrêté par ses pairs pour ne pas avoir abattu un homme. Consigné dans son logement, il n'a pour seule fenêtre de sortie que la possibilité de se plonger dans toutes les archives de Monplaisir. À l'intérieur de celles-ci, il va commencer à comprendre pourquoi son supérieur lui a dit que le petit garçon Niels Colton était dès le départ la cible et que cela n'était pas un hasard...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'année 2017 est celle de Luc Brunschwig. Le scénariste enchaîne en effet les sorties en cascade : le troisième (et dernier) album de La mémoire dans les poches, le one-shot XIII Mystery consacré à Jonathan Fly, la sortie en intégrales de L'esprit de Warren et de Holmes... Et désormais, l'auteur présente le quatrième et très attendu opus d'Urban, sa série de science-fiction mise en images par Roberto Ricci. Un peu plus de deux années auront été nécessaires à la confection de cet album et nous ne sommes pas déçus. Dès les premières pages, celui qui deviendra Springy Fool se montre en pleine élaboration de Monplaisir, ce parc d'attractions complètement fou. De ses idées excentriques à son terrible renfermement sur lui dès lors que cela touche aux relations charnelles, Roman est un personnage trouble et fascinant à la fois. Si on le comprend par moments, on le déteste tellement à d'autres. Très vite, l'histoire va reprendre sa trame et montrer ce qu'il advient de Zach, de Springy et d'autres protagonistes. Brunschwig dénoue également petit à petit ses intrigues pour nous amener à comprendre que les événements des précédents volets n'avaient rien d'accidentel. Avec un scénario méticuleux et une narration à la fluidité permanente, cet album passionne une fois encore. On notera, comme toujours, de petites trouvailles aussi amusantes qu'effrayantes, rendant Urban toujours plus incontournable. L'immensité de cet univers doit aussi beaucoup à Roberto Ricci. L'italien était déjà très bon au début de la série, il excelle à présent. Son trait fournit un niveau de détails parfaits, ni trop, ni pas assez. La cohésion du visuel est à l'instar de l'histoire sur laquelle il s'édifie. Ce serait un pur bonheur de voir ce récit adapté au cinéma ou en série télé. En toute fin, une indication nous déchire le cœur, qui mentionne la fin de la série dans le prochain tome à venir. C'est une blague ?