L'histoire :
Dans le parc d'attractions de Monplaisir, le jeu intitulé « Interceptor Urban », consistant à parier sur l'arrestation d'un criminel par un membre de la police, ne s'est pas déroulé comme prévu. Zach a en effet failli arrêter Ebrahimi, un dangereux assassin sévissant depuis trop longtemps. Mais lors de son arrestation, un civil a été tué, un petit garçon nommé Niels Colton. En parallèle de cette chasse à l'homme, un autre événement s'est produit. Une gigantesque explosion a provoqué la perte du signal de retransmission de l'Urban Interceptor et a coupé l'électricité dans tout Monplaisir. Les générateurs de secours se sont mis en marche progressivement afin de pallier ce qui ressemble à un acte terroriste. Pour Ishrat, c'est un jour spécial puisqu'ALICE l'a choisi pour passer un moment avec Monsieur Fool, le grand mécène de Monplaisir. L'occasion pour elle de voir sa condition évoluer. Pendant ce temps, Zach est rongé par la mort de Niels. Celle-ci a beau être accidentelle, il se considère comme fautif. Il est sorti de sa torpeur à l'appel de sa sœur Julia qui l'avertit que la situation à la ferme est loin d'être réjouissante et nécessiterait son aide. Visiblement, les robots dysfonctionneraient depuis la coupure d'électricité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne croyez pas que la série Urban vous propose un gentil voyage dans un parc d'attractions futuristes. Urban, c'est bien mieux que ça ! Le scénariste Luc Brunschwig et le dessinateur Roberto Ricci offrent effectivement un monde foisonnant de détails et d'idées. Et à la marge des canons graphico-narratif du 9ème art, ils ne se privent pas de faire disparaître un des personnages importants ou de céder à un rebondissement inattendu. Ce troisième album confirme simultanément les attentes laissées à la fin du précédent tome, ainsi que les qualités entrevues jusqu'ici. Tel un puzzle, le récit de Brunschwig prend place. On appréhende de mieux en mieux les destinées qui se croisent, sans que le hasard ne soit ni l'explication, ni même une éventualité. L'histoire prend une tournure véritablement surprenante dès la seconde partie avec des conséquences inattendues de la panne d'électricité de Monplaisir. Le récit captive toujours, notamment au travers des flashbacks. On en apprend ainsi plus sur le passé de Zach et sur l'origine de sa passion pour la justice. Urban ne ménage pas ses personnages, surprend continuellement son lecteur, et ne tombe jamais dans la redite. Le travail de Ricci est une fois de plus époustouflant. Son trait fin et détaillé illumine chaque planche. Des multiples costumes, les décors impressionnants, un soin apporté aux différents intervenants... Le dessinateur italien délivre probablement l'une des meilleures prestations de sa carrière, qui n'est pourtant pas radine en belles planches. L'alchimie entre l'italien et son scénariste est palpable à chaque case. Avec ses thématiques nombreuses et variées, son visuel racé et son univers ambitieux, Urban marque le genre de l'anticipation en BD.
