L'histoire :
En France, certains écoliers imaginent que l’Equateur est un pays qui fait le tour de la Terre et que ses habitants vivent sur une ligne… Peut-être bien. Pour le vérifier de ses propres mirettes, Didier Tronchet, accompagné de femme et fils, a décidé de s’embarquer pour une parenthèse de douze mois en direction de ce pays coincé entre Colombie, Brésil et Pérou. La parenthèse durera finalement 3 ans, entre montagne, mer et forêt, au rythme de rencontres aussi inoubliables qu’enrichissantes. Et tout commence d’abord à Quito, capitale plantée à 2800 m d’altitude, où les immeubles ne s’arrêtent qu’à la limite extrême du plateau. Il y a la rue où vit Didier (señor Didjay). Une rue tout en virages qui s’enroule à flanc de montagne et qui a la particularité d’être le théâtre d’un bon nombre de catastrophes : couches de cendres émanant de l’irruption du Pichincha ; crash d’avions au sommet des tours d’immeubles ; gentils glissement de terrains ; ou meurtres de sang-froid. Mais il y a surtout un panel incroyable d’habitants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement prévu pour être une parenthèse de 12 mois, le séjour en Equateur de Didier Tronchet, de sa compagne Anne, de leur fils Antoine (10 ans) et de leur matou, a duré trois belles années. De quoi proposer aux amateurs de verticalité, de jungle amazonienne et de belles rencontres, un album aux atours de chroniques aiguisées du quotidien « à la Tronchet » et de carnet de route dépaysant. D’abord publié dans la revue XXI, Vertiges de Quito se décline en trois récits mettant en scène ce bout du monde chatoyant, onirique, végétal, kilométrique. Son folklore, ses légendes et sa population sont immédiatement rendus attachants par l’auteur. Tout d’abord ce sera Quito, la capitale, perchée à 2850 m d’altitude. Plus exactement, la rue serpentine, où vivent Didier Tronchet et sa famille, se chargera de faire les présentations. Subtilement, à la faveur d’étonnantes et successives anecdotes, la descente de cette incroyable rue, sous son air bon-enfant, livrera une photographie socio-culturelle aussi riche que surprenante (pour nous petits européens). Nous accompagnerons ensuite un ambassadeur (un brin piégé par l’auteur et sa compagne…) au cœur de la Selva amazonienne, pour une rencontre avec des indiens, leur problème pétrolifère et un focus enrichissant sur leur condition. Enfin, nous goûterons le périple de la famille pour rejoindre le plus grand lac salé du monde et ses légendes anxiogènes… Allumée par un dessin aux couleurs judicieuses, cette balade s’interdit à la fois tout exotisme lénifiant et toute propension à donner de la leçon écolo. Sa véritable richesse tient de sa force vivante, émoustillée par de savoureuses anecdotes et sa simplicité à découvrir les autres, à avoir envie d’apprendre d’eux. Au final, on comprend aisément pourquoi l’auteur a multiplié la durée de son séjour par 3.