L'histoire :
Etudiante aux Beaux-Arts, Bienvenue, 21 ans, a des journées parfaitement remplies. Car en dehors des cours, il faut s’occuper de remplir le frigo de la colocation. Elle partage un appartement avec sa cousine dans un immeuble parisien accueillant un panel bigarré de locataires. Aussi, est-elle depuis peu la baby-sitter d’Octave et d’Alice qui vivent seuls avec leur – très charmant – papa. Elle y consacre une grosse partie de son temps. Quand elle ne doit pas s’occuper des problèmes de couples de ses jeunes voisins, de la vie sentimentale de sa cousine, des inconnues suicidaires du Métro ou de Jojo, un habitant de l’immeuble – excellent cuisinier – qui a tendance à déprimer sévèrement. Bref, pas de temps pour la bagatelle. Quoique ! Justement, ce soir, elle avait rendez-vous avec le beau Bastien. Lola, sa colocataire, imagine et espère qu’à cette occasion, sa cousine va prendre du bon temps sous la couette. Mais Bienvenue rentre de bonne heure, totalement satisfaite de sa soirée. Elle se moque bien des remarques désagréables de Lola, pressée de se reposer. Car demain, une rencontre étonnante l’attend. Réellement étonnante d’ailleurs, mais parfaitement bien payée : 150 euros pour faire la lecture à une vielle femme plutôt « originale » entourée de chiens et de chats. Une véritable catastrophe pour l’odorat – et les vêtements – de Bienvenue en tout cas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une première rencontre avec ce bout d’étudiante aux Beaux-Arts avait fait le plein de séduction et de bonnes intentions. Retour attendu, donc, de cette série qui opère avec saveur les mêmes effets dans le second opus : attachement aux personnages ; revigorante déclinaison de valeurs humaines essentielles et ensorcelants multi petits suspens – à propensions sentimentales et tutti quanti – pour se rassasier. On retrouvera donc ici avec appétit le microcosme grouillant du quotidien de Bienvenue. Un petit univers à la Aya de Yopougon pour lequel la pathologie de bonne Samaritaine, tendance St Bernard, de notre sympathique amie est lourdement et en permanence sollicitée. Des voisins qui ne peuvent pas avoir d’enfant, d’autres qui picolent pour oublier la femme de leur vie ? Et hop ! Un petit coup de Bienvenue. La vie sentimentale de la cousine, la copine enceinte du cousin germain, les suicidaires, les dépressifs ? Une autre rasade de super-Bienvenue, s’il vous plait ! Sans parler de sa vie à elle. De son prof pénible (et cachottier ?), de sa mère allumée, du paternel choisissant de refaire surface, de la dèche abyssale, du beau Bastien ou du baby-sitting sentant douloureusement mauvais… Bref, aucun répit au regard d’une mise en scène ultra dynamique, où l’entrelacs d’intrigues liées aux personnages secondaires – et dans la vie desquels Bienvenue intervient – est un fabuleux harpon. La seule limite du procédé est l’avancée dans chacune des pistes narratives par bonds parcimonieux. L’avantage, à l’inverse, étant d’en laisser un maximum sous la pédale pour donner envie de suivre encore longtemps ce quotidien mouvementé. Autre bonne raison : le joli coup de patte de Singeon. Un style moderne alliant tendresse, caricature et réalisme, très justement mis en couleur pour une tonalité émotionnelle en parfait écho du propos.