L'histoire :
Paris 1859, la Capitale est un vieux dragon endormi qui n'attend qu'une étincelle pour se réveiller. Et cette étincelle, ce sera les rapins, les élèves peintres d'un maître, qui la créeront. D'ailleurs, l'un d'entre eux, Edgar Degas, est à pied d'œuvre sur le marché pour croquer les lavandières. Mais il doit se dépêcher car ses cousins venus d'Amérique, Swan et Scottie Manderley, arrivent par le train. Ils sont accueillis dans les appartements de la famille Degas. Auguste Degas se fait une joie d'accueillir les enfants de sa chère cousine américaine Heather. Scottie veut devenir peintre, à l'image d'Edgar qui vient d'abandonner son droit pour l'art, au grand désarroi de son père. Swan, de son côté, fait part de son intention d'écrire des chroniques de voyage agrémentées de croquis avec l'espoir de les voir publiées dans un journal newyorkais. Mais secrètement, elle rêve de devenir peintre. Elle préfère ne pas évoquer la chose devant la masculinité réfractaire. Le lendemain, Edgar, Scottie et Swan se rendent au Louvre pour voir des œuvres de Rubens, Caravage, Le Corrège, Rembrandt... et découvrent les rapins qui jouent les copistes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Stupor Mundi récompensé du Prix Album Révélation au Festival Quai des Bulles, Néjib reprend son bâton de pèlerin et nous livre une nouvelle fois un récit passionnant muni de strates diverses et variées. Le décor est planté dans un Paris qui vit une nouvelle Révolution après la Révolution industrielle de 1848 : la révolution artistique. A l'époque, même pour les hommes, il faut jouer des coudes et des pinceaux pour se faire remarquer par l'intelligentsia parisienne et être pleinement artiste. Alors que dire quand on est une femme ! Cela semble irréalisable à l'époque, mais cette fatalité n'abat aucunement la jeune Swan. L'arrivée de l'impressionnisme va peut-être lui permettre d'assouvir ses rêves et lui permettre de tirer son épingle du jeu. Une nouvelle façon de voir la peinture par petites touches, loin du classicisme ambiant, qui va bouleverser l'académisme. Au milieu de personnages qui ont réellement existé, Néjib pose des personnages de fiction, dont Swan, inspirée de Mary Cassatt et de Berthe Morisot. Le trait de Néjib qui accompagne le récit est dans la lignée de Stupor Mundi. Il s'invite ici en toute simplicité, comme pour mieux retranscrire une époque qui va révolutionner le monde de l'art et sa vision. Néjib montre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent de conteur. Allez voir du côté de chez Swan, vous ne serez pas déçus.