L'histoire :
Un privé à la cambrousse : À la mort de leur père, tandis que Bertrand, l’ainé, hérite des terres, Hubert doit se contenter de la maison. Les 2 frères concluent alors un marché : en échange du logement offert à son frangin et à sa belle sœur, Hubert sera nourri et blanchi. Mais Hubert s’ennuie. Et surtout, sa grosse vache de belle sœur, trop souvent sur son dos, l’agace. Pourtant, quand elle lui demande de suivre son propre frère pour dépister une éventuelle consommation de tabac en cachette, il accepte. Mieux : il sent naître chez lui une véritable vocation.
Une magouille pas ordinaire : Le père Favergeot, un épicier ambulant, aimable et serviable comme pas deux, s’est rendu indispensable auprès de toute la vallée de la Morne. Chaque jeudi, on s’impatiente de son passage. Aussi, quand ce matin là son camion ne pointe pas le bout de son capot, on s’inquiète. Du coup, l’épouse fait appel au service du meilleur détective de la région (le seul aussi) : Hubert. Mais à peine a-t-il eu le temps de mener ses premières investigations, que le journal annonce la découverte du corps de l’épicier. Le bonhomme serait mort des suites d’une absorption massive d’alcool. Lui qui ne boit jamais…
Le bolet de Satan : Même s’il remplace Favergeot en faisant désormais ses tournées, Hubert continue de jouer les détectives en tentant de résoudre les énigmes que lui soumettent ses concitoyens. Cette fois, c’est Marceau, le pharmacien de Beaulieu qui le sollicite : il y a quelques jours on a attenté à sa vie en lui tirant dessus. Plus étrange, les projectiles utilisés dans les cartouches sont des caractères d’imprimeries formant les lettres du mot : « assassin »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette première partie d’une intégrale prévue en 3 volumes, qui reprendra les 10 aventures publiées de 1996 à 2005 au Seuil, est une sympathique invitation à parcourir un polar rural, servi par une palette de protagonistes savoureux. En tête, Hubert, le fameux détective qui, au fil de ces 3 premiers épisodes, dénouera quelques énigmes en tentant de rester en vie. Car si au départ le bonhomme déploie des talents d’investigations pour dénouer des mystères de paternité porcine, de barbotage de truffes ou d’infidélité, il ne tardera pas à chasser le gros gibier qui asphyxie, qui empoisonne ou qui mitraille volontiers. Et si le nœud de chacune des intrigues ne constitue pas une fin en soi, chaque enquête reste cependant assez judicieusement ficelée pour entrer dans la catégorie du récit policier simple et accessible au plus grand nombre. C’est du coup vers d’autres épices qu’il faut ouvrir ses papilles pour se convaincre de la qualité de la série. En particulier, on se délecte des talents de chroniqueur rural déployés par l’auteur, de la savoureuse alchimie des personnages mise en place ou de l’ironie humoristique permanente mise en relief par la fausse naïveté de l’ensemble, le cynisme des travers humains ou les dialogues claquants et imagés. Bref, à travers le rendu naïf et simplissime du dessin ou par le décor plouco-rural de cette « affriolante » vallée de la Morne, cette série nous attache à ses protagonistes bien plus rapidement et facilement qu’on aurait pu l’imaginer. A suivre donc, sans hésiter.
