L'histoire :
Cette fois, c’est un ours enragé, gigantesque, qui a surgit en pleine nuit dans le village. Avant d’être abattue de plusieurs flèches, la bête a malheureusement massacré des villageois. Et on ne pourra guère se consoler en tannant sa peau. Car à peine tué, l’animal disparaît comme par sortilèges et enchantements. Ce n’est pas la première fois que les villageois affrontent des bêtes féroces, en laissant des habitants sur le carreau : depuis quelques temps, loup, sanglier, cerf et autres bestioles enragées dévastent le village à la nuit tombée. Gisli y a perdu son père, le chef du village. Il doit désormais s’occuper des siens. Pourquoi, les animaux régissent-ils de cette façon ? Qu’ont bien pu faire les villageois pour être ainsi punis ? Gisli n’en n’a pas la moindre idée. Du moins pour le moment. Car bientôt l’une de ses amies lui fait d’étranges révélations : elle est persuadée, grâce à un rêve qui lui en a fait l’incroyable révélation, que Gisli, elle-même et plusieurs adolescents du village, sont responsables des massacres perpétrés. Chaque nuit, selon elle, chacun d’eux prend une forme animale et commet ces atroces abominations. Dans un premier temps, tous peinent à la croire. Pourtant, il faudra bien vite se rendre à l’évidence. Et fuir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le titre de cette nouvelle Bayou, les spécialistes en dialectes nordiques auront reconnu un nom (d’origine scandinave donc…) évoquant la transformation de l’homme en loup ou en tout autre animal. D’ailleurs, tout est déjà presque dit pour ce qui concerne le centre de ce récit nous entraînant dans un nord moyenâgeux. Il y sera question en effet d’un groupe d’adolescents transformés, la nuit, en bêtes féroces, à leur insu. A la clef, les assassinats de leurs concitoyens – et parents – et une fuite en forêt pour éviter au massacre de perdurer. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Les prémices de ce Varulf posent simplement les mystères, à renforts d’atmosphère anxiogène ou de mise à l’épreuve des psychologies, sans se montrer généreux en pistes ou révélations. L’arrivée en conclusion du tome d’un chevalier taiseux piquera cependant notre curiosité… Gwenn de Bonneval signe ici un scénario à velléités fantastiques dans une veine assez proche de son Messire Guillaume, bien qu’un brin plus « torturé ». Et même si l’on regrette l’absence d’une bonne rasade d’action ou de rebondissements, on se laisse plutôt facilement faire par cet univers au potentiel fortement captivant. Le dessin d’Hugo Piette a lui aussi tout pour séduire. Sa patte moderne – généreusement mise en valeur par la couverture – semble capable de tout, en particulier pour ce qui concerne le rythme du récit. On regrettera cependant peut-être l’absence récurrente du travail des arrières-plans et des personnages difficilement différentiables.