L'histoire :
Au tout début du commencement, il n’y avait strictement rien. Dieu décida de changer les choses et il amena la lumière. Il donna le nom « nuit » à l’obscurité et le mot « jour » quand la lumière vint. La nuit tomba donc, puis la lumière fut. Premier jour. Dieu voulut ensuite séparer les eaux et établit une frontière. Ce qui était au-dessus de l’eau s’appela le ciel. La nuit tomba à nouveau, puis la lumière vint. Deuxième jour. Dieu décida ensuite de créer des étendues solides au-dessus de l’eau et il l’appela « terre » alors que l’eau prit le nom de « mer ». Il contempla son œuvre et vit que cela était bon. La lumière succéda à la nuit. Troisième jour. Dieu comprit qu’il fallait rendre la terre plus attrayante et il mit de la verdure sur le sol. De l’herbe et des arbres poussèrent, ainsi que des fruits. Il contempla son œuvre et vit que cela était bon. La lumière succéda à la nuit. Troisième jour. Les jours suivants, Dieu avait envie de peupler la terre. De multiples êtres vivants firent donc leur apparition. Les oiseaux pouvaient voler dans les airs. Les animaux marins avaient la capacité de nager dans l’eau et le bétail et les reptiles vivaient sur la terre ferme. Il fallait aussi un être qui ressemble à son image. Alors Dieu créa l’homme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection La sagesse des mythes a mis fin à sa longue série sur la mythologie grecque. Elle s’éloigne désormais quelque peu des contes et légendes pour aborder un passage de la religion chrétienne. C’est donc un épisode bien connu de la Bible qui est raconté ici : la Genèse, à savoir de la création du monde à l’exil de Caïn. Un choix étonnant, tant le récit fondateur est ultra connu, notamment celui d’Adam et Ève. C’est d’ailleurs un peu court pour constituer un album entier, d’où la nécessité de rajouter le premier crime de l’humanité commis par Caïn – un fratricide, carrément. Cependant, ces récits permettent de questionner la vision du bien et du mal, assez éloignée de celle des grecs dans l’Antiquité. Luc Ferry ne s’y est pas trompé, puisque ses annexes présentent une très belle réflexion sur cette question philosophico-théologique en poussant l’analyse en profondeur. La BD en elle-même n’est pas franchement transcendante, tant les épisodes sont connus et finalement très courts. Clotilde Bruneau se contente donc de raconter pas à pas et sagement des événements vus et revus. Le dessin de Gianenrico Bonacorsi est lui aussi très conventionnel. Si le trait est élégant et plutôt raffiné, il est aussi neutre et sans âme. De sorte que même la création du monde est reléguée à un événement plat et sans relief. Cette « parenthèse » sur la Bible valait-elle vraiment le coup ? Bien Malin qui y répondra…