L'histoire :
L'histoire d'un pape. Le récit d'une dynastie. Rome, 26 août 1492. Neveu et fils adoptif du pape Calixte III, Rodrigo Borgia triomphe et s'assoit sur le trône pontifical ! A coup de corruption et de manœuvres politiques au sein de la curie romaine, il a su déjouer son grand rival, Giuliano delle Rovere, futur Jules II, pour être élu 214ème évêque de Rome, pape de l'Eglise catholique et occuper le siège du très saint Pierre. Alors qu'il savoure le moment, sous ses fenêtres gronde une foule partagée... De scandales en manipulations, de négociations en chantages, n'hésitant pas à avoir recours à l'assassinat et l'empoisonnement si nécessaire, Alexandre VI règne sans scrupule pendant onze années, profitant de son pouvoir pour favoriser sa propre famille et accumuler l'une des plus grandes richesses de l'époque. Père de six enfants reconnus – et sûrement de quelques autres qu'il aurait eu avec trois ou quatre maîtresses différentes – ce pape à la réputation sulfureuse revendique quatre passions : sa famille, les femmes, le luxe et le pouvoir !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S'il est bien un personnage qui a marqué à jamais le pontificat à grands coups d'entourloupes, de manipulations, voire même des pires crimes pour assouvir une ambition démesuré, c'est bien Rodrigo Borgia, alias Alexandre VI, dès 1492. De nos jours, sa sulfureuse réputation ainsi que celle de toute sa famille a inspiré de nombreux auteurs sous de nombreux formats (cinéma, télévision, littérature, musique...). Si bien que la vie de cet homme d'Eglise pour le moins particulier n'a plus trop de secret. Du coup, il faut bien avouer que l'annonce de la sortie d'une énième bande-dessinée sur la vie mouvementée des Borgia n'a pas véritablement créé d'engouement dans le petit monde du 9ème art... Et pourtant, force est de constater que la scénariste Simona Mogavino a mis les petits plats dans les grands dans ce nouveau projet historique en mettant l'accent – comme à son habitude – sur des détails historiques. En effet, l'auteure a pris un soin tout particulier à mettre en place l'histoire de la famille Borgia grâce à de nombreuses recherches et en développant bien les querelles politiques de l'époque (la haine entre Borgia et Rovere, la défiance de Naples face à Milan...). Alexandre VI permet donc de comprendre de manière plus sérieuse les tenants et les aboutissants des arcanes du pouvoir pontifical sous un prisme de vision historico-politique et en s'attachant aussi aux personnalités ambiguës des personnages. Bien entendu, la bande-dessinée n'échappe à certains poncifs présentant Rodrigo Borgia comme un véritable salaud de première et ce, parfois de manière trop manichéenne. Du côté des illustrations, Alessio Lapo (qui est le conjoint de Simona Mogavino) transcende l'ensemble grâce à son trait fin et détaillé, notamment en ce qui concerne l'architecture de Rome. Ici aussi, on sent que le travail de recherche a été important, histoire de ne pas dénaturer la véritable histoire des Borgia. Au final, le premier tome de ce diptyque consacré au sulfureux Borgia tient toutes ses promesses, même s'il est vrai que l'histoire de ce pape hors-norme a déjà été mille fois contée et ce, de manière plus ou moins fantaisiste...