L'histoire :
La vie suit son cours tant bien que mal dans le petit village de Saint-Jean qui vit désormais sous occupation allemande. La disparition du Lieutenant Feldberg va totalement changer l’atmosphère au sein de la communauté qui s’organisait pour supporter la présence ennemie. Les officiers débarquent dans la boulangerie pour tenter d’en savoir plus, jusqu’à la découverte du corps flottant dans un étang des environs. Le maire de la commune va alors recevoir un ultimatum : soit il dénonce le coupable, soit quatre hommes pris au hasard et emmenés devant ses yeux seront abattus sur la place du village. Au sein du petit groupe de résistants, Marcelin veut évidemment avouer le meurtre, mais il sera sauvé par Raymond, celui-là même qui a tenté de faire disparaître le corps et qui peut donner tous les détails pour accréditer sa culpabilité. Cet acte héroïque va une nouvelle fois frapper Marguerite dont il était devenu l’amant et le confident. Le courageux héros est emmené pour une séance de torture. Les soldats ont compris que la ville faisait vivre en secret un réseau de résistants très actifs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième épisode toujours aussi passionnant et bien mené que le premier. La tension qui monte est palpable dans chaque conversation, et chaque évènement qui frappe les villageois. Les histoires amoureuses risquées ou simplement étonnantes – comme celle de Marcelin avec la fille de la boulangère concurrente – montrent que la vie continue, dans un décor très bien planté qui doit réserver encore beaucoup de surprises. Par une voix off qui change à chaque album, la narration donne un point de vue différent et très habile, qui nous accroche à tous les personnages, chacun prenant à son tour une importance particulière. On peut ajouter à cette habilité un petit coup de génie narratif qui consiste à ne pas traduire les propos des soldats allemands. Ils disent des choses qu’on ne comprend pas (enfin, la plupart d’entre nous), ce qui crée une tension encore plus forte, comme si on était soi-même témoins des scènes liés plus violentes, et sujets à la peur de l’inconnu. Le dessin de Steven Lejeune complète le tableau avec un style puissant. On se souvient de l’explosion du crâne de Feldberg dans le tome précédent, une présence dynamique solidement appuyée par des couleurs dramatiques du meilleur effet. Cette série historique aux rebondissements toujours surprenants est menée par un trio d’auteurs remarquablement efficaces.