L'histoire :
1573, en Afrique noire, un conquistador batave isolé est traqué par des indigènes, qui finissent par le planter de deux lances contre un baobab. Ils lui coupent la tête et la font pendouiller en compagnie d’autres sur le même arbre. En 1776, dans le port hollandais d’Oudenaarde, le corsaire amérindien Black Crow, alias Samuel Prescott, accepte une mission malsaine, sous la contrainte. En effet, il s’agit d’accompagner un notable, ses deux filles et ses hommes jusqu’au fleuve Zaïre, en contrepartie de quoi, son second Jack (et accessoirement beau-frère), sera épargné par la justice. Black Crow ignore la finalité de l’expédition et il n’a guère confiance… Mais Van Steenvorde se montre déterminé, menaçant, très influent et il porte un curieux astrolabe autour du cou. Deux mois plus tard, après les derniers préparatifs, sa corvette le Revenge lève l’ancre. Très méfiant, Black Crow n’a que 5 fidèles compagnons à bord, tandis que Van Steenvorde dispose d’un bataillon d’hommes inaptes à la navigation, mais dévoués. Black Crow trépigne de mieux cerner son commanditaire et son objectif. Son ami Stuart simule alors une bagarre sur le pont, pour faire diversion, tandis que l’« écossais » fouille la cabine de Van Steenvorde. Mais l’écossais est surpris la main dans le sac par l’un des colosses du hollandais, qui l’étrangle et le jette à l’eau. Black Crow ignore qu’au même moment, à terre, Jack se balance déjà au bout d’une corde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge d’un abordage épique en haute mer, en pleine guerre d’indépendance américaine, le premier tome avait permis à Jean-Yves Delitte de nous présenter en profondeur son nouveau héros. Black Crow, alias Samuel Prescott, est un métis iroquois et européen. Expérimenté, courageux, d’une fidélité infaillible, il a hélas pris a l’habitude de perdre ses proches et s’est plongé dans la fâcheuse situation du paria international. Le personnage a également la bonne idée d’être un capitaine corsaire au XVIIIe siècle : Delitte, peintre officiel de la marine belge, est l’un des spécialistes des caravelles, gréements, voilures et autres manœuvres nautiques. Son dessin réaliste détaillé, riche, impeccablement cadré, est indéfectiblement virtuose dans le registre. D’ailleurs, pour nous faire pleinement profiter de son talent, Delitte hésite de moins en moins à offrir des doubles planches ultra panoramiques, souvent purement contemplatives. Cette fois, l’auteur envoie son héros dans les pattes machiavéliques d’un puissant et fourbe notable hollandais, motivé par la recherche d’un « trésor » en Afrique noire. Quelle est la nature de ce trésor ? Cela a assurément un lien avec la séquence d’ouverture se déroulant plus de deux siècles plus tôt. A quoi lui sert ce curieux et volumineux astrolabe qu’il porte autour du cou ? Quels rôles jouent ses filles ? Comment Black Crow va-t-il s’en dépêtrer ? Tadaaam, il faudra attendre le tome 3 pour le savoir, car cette nouvelle aventure épique, périlleuse, rythmée, bref passionnante, est prévue en diptyque.