L'histoire :
Dans un futur proche, dans la province indonésienne de Jawa Barat… Fouetté par les pluies diluviennes, le professeur Suliyo, un éminent climatologue, tente en vain de convaincre le premier ministre de faire évacuer la ville de Jakarta : les relevés qu’il vient d’opérer dans une petite station située au cœur de la jungle lui confirme l’éminence d’une tempête tropicale. D’une force jamais égalée, elle pourrait rayer la région et ses habitants de la carte. En dernier recours, Suliyo tente de contacter Katrin et Ieronimus, des membres de l’UNSA, une agence spatiale internationale dépendant de l’ONU, dont les compétences viennent d’être étendues à la prévention des catastrophes naturelles. Utilisant le génie informatique d’Hayao, l’un de ses accompagnateurs (également membre de l’UNSA), le professeur parvient à livrer les informations catastrophiques qu’il détient : déjouant les prévissions satellitaires qui laissaient imaginer que les 2 tempêtes en formation allaient mourir avant d’atteindre des zones habitées, un 3e œil en formation permettrait aux 3 cyclones réunis d’atteindre Jakarta. Il n’y a alors plus une minute à perdre : Ieronimus doit convaincre les autorités de l’ONU. Néanmoins, le respect de la procédure et les multiples vérifications qui doivent être faites avant de prendre la moindre décision politique mettent rapidement en péril tout espoir d’évacuation… Pendant ce temps, Suliyo et Hayao tentent de sauver leur peau en rejoignant les ruines de Taramunagara, une cité antique enfouie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome, mêlant conquête spatiale et génétique, montrait un graphisme moyen, partiellement redessinée lors de la réédition sous la férule des éditions Glénat. Richard Marazano et Chris Lamquet mettent à présent leurs clavier et pinceaux au service du petit monde de l’écolo-climato-catastrophe, via une histoire parfaitement cadencée. Certes le thème est largement utilisé depuis quelques années, tous supports confondus, pour nous foutre la trouille. Mais après tout, pourquoi pas lorsque c’est plutôt bien fait, crédible et intelligent, comme c’est le cas ici. Parfaitement indépendant du premier opus, ce nouvel épisode a pour atout principal un découpage talentueux (alternant lieux et personnages) qui suit le rythme d’une course folle contre la montre pour empêcher le pire d’arriver : un cataclysme météorologique inimaginable. La lecture est fluide, le récit rebondissant ou piquant juste quand il le faut. Nettement plus lisible que sur le premier album de la série, le graphisme de Chris Lamquet est redoutablement efficace, en particulier lors des scènes aériennes (avec un accessit pour une couverture belle à encadrer). En tous cas, voilà ce qu’il convient d’appeler une série à gros potentiel. Une de celles que les auteurs pourraient s’amuser à décliner à l’infini, après avoir usiné les rouages juste ce qu’il faut. Reste peut être à farfouiller dans le passé ou la psychologie de leurs héros et les emplir de charisme, pour nous dealer un produit nous rendant irrémédiablement accro…
