L'histoire :
Au pied de la cordière des Andes, dans la province de Mendoza située à l’Ouest de l’Argentine, les vendanges ont commencé sur la propriété viticole de Guillermo Cuchillo. Sur ces terres accueillantes et arides, poussent de nombreux cépages comme le Malbec, le Syrah ou encore le Cabernet Sauvignon. La situation familiale de Guillermo est compliquée et ce n’est malheureusement pas le seul problème. Il est convié à un rendez-vous d’affaire dans la capitale de Buenos Aires. Son acheteur habituel, la compagnie Fernaud Sicard, lui annonce qu’elle souhaite acheter la totalité de sa production dans la monnaie locale et non plus en Dollars. Au vu de l’inflation actuelle, le propriétaire viticole va perdre beaucoup d’argent. Toujours à Mendoza, un autre gros producteur local est dans la tourmente. Sa fille, la magnifique Elena Bardem, qui se présente pour l’élection de la reine des vendanges, a été enlevée. L’enquête stagne et avec les festivités annoncées dans la ville de Mendoza, la police locale n’a pas assez d’effectif pour enquêter sereinement sur cette affaire. Peu d’éléments relient le cas de Guillermo Cuchillo et Alfredo Bardem. Peut-être cet américain, Howard Carlisle, qui a fait une proposition d’achat de leur domaine aux deux hommes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Château Bordeaux, Clos Bourgogne, Bodegas et In vino Veritas, le scénariste Corbeyran reste dans le thème du vin mais quitte l’Europe pour l’Amérique du Sud. Voilà le lecteur transporté au pied de la cordière des Andes, en Argentine, pour suivre une nouvelle épopée viticole. La série Bodegas se démarque des autres en ajoutant une intrigue criminelle en plus du développement habituel d’une société viticole. Effectivement, l’étrange disparition ou enlèvement de la fille de Berdem ajoute un peu d’acidité à un nectar manquant parfois de corps. Concernant l’histoire de Guillermo Cuchillo, un petit bémol concerne l’aspect financier, qui manque d’explications. Le lecteur ne comprendra pas bien pourquoi les fournisseurs argentins risquent de perdre de l’argent s’ils ne se font pas payer en dollars. Sans faire un doctorat de haute finance, il aurait été intéressant d’indiquer qu’au vu de la haute volatilité du pesos argentin, un litre de lait en janvier peut coûter le double en mai, ce qui peut être évité grâce à la « stabilité » du dollar. Le dessinateur Francisco Ruizgé nous surprend avec un trait très réaliste et une sublime mise en couleur à l'aquarelle. Le dessin nous transporte dans la chaleur de la Terre de Feu et apporte vraiment un plus au récit. Somme toute, ce nouvel opus est très justement équilibré avec un dessin très convaincant et un scénario dévoilant juste ce qu’il faut pour donner l’envie au lecteur de déboucher le second tome.