L'histoire :
Au début de l’année 1880, à la table de baccara, le jeu de carte à la mode, le notaire Maître Dumortier perd des fortunes, notamment celles qu’il devrait rembourser… Ruiné, pris à la gorge, menacé, il décide d’arrêter de verser la pension de 5 louis qu’il reçoit pour que les Montpessus s’occupent de la petite Chimère… Huit ans plus tard, la voilà grandie, dans le bouge tenue par sa mère Gisèle, en train de violenter la belle Apollonie qu’elles ont retrouvée dans la cave, en train de fouiner autour du cadavre de Burke. Apollonie leur apprend qu’elle est payée par les services secrets américains pour retrouver la plaque photographique impliquant Ferdinand de Lesseps. Les américains souhaitent en effet récupérer cette plaque pour faire chanter Lesseps et l’obliger à leur céder les travaux du Canal de Suez. Chimère, qui se drogue selon des prescriptions du docteur Charcot, décide de traiter directement avec les américains, afin de monnayer une enquête pour retrouver son père. Mais le petit Oscar décide de la suivre, pour la protéger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
13 ans, droguée, prostituée... Chimère, c’est Christiane F. La vie n’est pas rose, mais elle se bat et fait preuve d’une grande force de caractère. Elle accompagne la chute de Ferdinand de Lesseps sans un soupçon de remords pour le chantage qu’elle lui fait subir. Mais la quête de son père, nouvel objectif de sa vie, vaut pour elle tous les sacrifices. Et lui permet aussi de voir du pays, puisqu’elle traverse l’Atlantique pour aller à Panama… Dans sa quête du père, Chimère récupère un peu de capital sympathie, mais elle reste tout de même dure et froide. Son début d’idylle avec le jeune Oscar est mignonne à souhait, et on a peine à se dire que ces gamins viennent d’entrer dans l’adolescence. Du côté du père, on apprend pas mal de choses aussi ; l’oncle Théo entre lui aussi en scène pour essayer de retrouver la jeune femme qu’il pensait protégée grâce à la rente qu’il donnait au couple Montpessus. On apprend donc pas mal de choses dans ce scénario qui déroule l'histoire, tranquillement, sans trop de rebondissements, mais de manière prenante, avec une efficacité rodée du couple Melanyn / Pelinq. Le dessin de Vincent, toujours agréable à lire, nous permet de voyager dans un Paris vieillot de la fin XIXème. Ce dernier beau coup de collier donne au lecteur l’impatience du dénouement. A bientôt donc pour le 6e et dernier tome…