L'histoire :
L’enquête se poursuit sur la mort mystérieuse d’Estelle Sormand, retrouvée nue dans une grotte de la région de Toulouse, victime d’un étrange rituel ésotérique. L’autopsie a révélé que la jeune femme avait absorbé une surdose de Peyotl, une drogue bien connue du commandant Antoine Delambres qui mène l’enquête : il en a jadis abusé, en compagnie de Claire Extebarra, aujourd’hui psychiatre handicapée-moteur, et du professeur… Raphaël Sormand, père de la victime ! Un temps accusé d’être responsable de la mort de sa fille, ce dernier mène toujours, 15 ans après, des recherches sur les mondes parallèles, sous couvert du secret-défense de la DGSE. Mais grâce à l’infiltration de Souad, une femme-flic, parmi les étudiants de l’université, les premières arrestations ont commencé. Tout d’abord Gwen Leroy, prof et amante de Sormand, avoue s’être livrée à des expériences occultes sous peyotl, en compagnie d’Estelle. Puis c’est le tour de Cédric Tissier, étudiant retrouvé nu et dément, en ville, avec des bois de cerf sur la tête. Interné dans l’institut où travaille Claire Extebarra, ce dernier s’enfuit et se suicide en se jetant du palier du dernier étage. Un infirmier accuse alors Claire de l’avoir vue le pousser, une hypothèse qui demeure complètement insensé : son fauteuil roulant est resté en bas, mais la jeune femme est retrouvée en haut, inconsciente…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second opus (sur 4 prévus), tous les éléments du thriller ésotérique sont à nouveau réunis et pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Primo, les nombreux protagonistes ne sont ni attachants, ni très innocent, et les abondants évènements semblent quelque peu tarabiscotés. On compte : un flic au passé trouble, un chercheur de l’occulte sous secret-défense, un colonel de la DGSE qui tire les ficelles, une vraie psy faussement handicapée, un adjoint trop vertueux pour être honnête, une conspiration incongrue au sein de l’établissement psychiatrique… Débarque à présent, sans prévenir, un anthropologue ami qui découvre un mystère dans des cranes médiévaux (soit) mais en compagnie de Sormand (comme par hasard) ou encore l’implication sous-jacente du juge qui décide de tout… Trop c’est trop. De même, le rapport entre le peyotl, les cathares, les mondes parallèles et le rituel macabre (le cerf) est encore très confus et particulièrement grand-guignolesque. Ainsi, les maladresses narratives et rebondissements bancals pullulent. Un peu d’ordre aurait mérité d’être d’emblée mis dans tout cela (encore deux tomes). Peut-être le roman original de Jacques Mazeau (paru en octobre 2008) est-il plus accrocheur ? En tous cas, l’adaptation téléfilm (12 épisodes) qui est passée sur France 3 en novembre-décembre 2008 n’a pas défrayé la chronique. Au dessin, Pierre Wachs, qui avait honorablement réalisé le premier tome, passe le relais à Ersel, pour les tomes 2 et 3 (avant de revenir pour le tome 4). Hélas, si globalement on reconnait les protagonistes (ouf !), le résultat réaliste est globalement irrégulier et manque cruellement de caractère. Surtout, ce qu’il manque à cette adaptation BD, c’est une pu… d’ambiance angoissante, celle qui sied d’ordinaire au genre (et dont Christophe Bec, par exemple, est l’un des meilleurs administrateurs). Ici, la tension est aussi plate qu’un Julie Lescaut. Au comble de l’horreur éditoriale, à plusieurs reprises, des répliques sont interverties dans les bulles ! Ça la fiche mal…