L'histoire :
Poursuivi par un groupe d'espions allemands, Walter Ferguson chute d'une falaise en bord de mer sur l'île d'Islay en Ecosse et trouve la mort. Son fils unique Elias est interrompu dans ses études au sein d'un prestigieux collège d'Oxford. Le majordome de la famille vient le récupérer car il va devoir reprendre les rênes de l'entreprise industrielle de son père. Très vite, un agent des services secrets américains prend contact avec lui. Nous sommes en 1937 et l'Allemagne nazie commence à devenir une menace pour la paix mondiale. Le jeune Elias a peine à croire que son père travaillait sur le projet incroyable dont les agents américains lui parlent. Pourtant une tentative d'enlèvement va lui faire toucher la réalité du doigt. Waler Ferguson a effectivement conçu un alliage métallique génial qui permet de résister aux énormes pressions sous-marines. En temps de préparation de guerre, cela suscite des convoitises évidentes. Soutenu par Andrew son majordome et un ami de la famille, Elias va plonger dans la réalité du monde adulte. La première épreuve sera de convaincre les principaux associés de la compagnie dont il vient d'héritier de ses capacités de dirigeant à venir. Un premier défi qu'il est à deux doigts de refuser, avant qu'un regain de volonté lui fasse faire un pas en avant et imposer son point de vue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un jeune homme devenu héritier d'un colossal projet industriel sans y avoir été préparé, mais qui va montrer son caractère et des capacités insoupçonnées... Il y a un petit côté Largo Winch dans ce pitch de départ, mais la comparaison s'arrête là. C'est plutôt une série sur quelques décennies qui va nous être proposée, ce premier volume installant les enjeux, et commençant à montrer de quel bois Elias va se chauffer. Aussi bien dans les éléments de scénario de Simon Second que dans le dessin de Lender Shell, il y a une envie de créer des scènes et des moments spectaculaires. Les deux auteurs sont de relatifs débutants pour une histoire de ce type, mais force est de constater que les choses commencent à se mettre en place et que les grands incontournables d'un premier album sont remplis : les personnages sont là, les intrigues génèrent des surprises, et on comprend qu'on est loin d'avoir tout découvert. Cela dit, la construction et les enchainements montrent davantage d'énergie que de savante maîtrise, notamment dans le dessin qui se « manga-ise » sur la fin, de manière un peu imprévue. On n'est pas encore chez Van Hamme et Philippe Francq pour reprendre la référence à l'héritier fameux, mais les deux auteurs semblent s'attaquer au projet sans hésitation et avec assurance. Pour autant, tout reste à démontrer, car les dernières pages de l'albums ouvrent tellement de possibilités d'intrigues, autant que de styles de récits, qu'il va falloir un prochain épisode en béton, ou plutôt dans un alliage métallique qui résiste à la pression !
