L'histoire :
Cuba, mars 1826. Le téméraire Don Diego Castellano a quitté sa patrie pour l’Eldorado cubain, afin d’y produire les meilleurs cigares du monde. Pour cela, il investit ses économies et achete une terre aux environs de la Havane. Grâce à son sens insolent du négoce et son abnégation, il en récolte rapidement les fruits : son tabac commence à avoir excellente réputation. Mais, Lucia (dont il est secrètement amoureux) est contrainte d‘épouser prochainement le perfide Portero. Aussi, elle lui confie Jahia et ses jumeaux, car son futur mari veut la renvoyer parmi les autres esclaves. Les ennuis ne vont pas tarder… Genève, aujourd’hui, le commissaire Marini annonce à Kathryn Porter, la mort de son père Charles. Antoine Chatel, qui a pris la fuite, est clairement désigné comme le suspect numéro 1. Pour Kathryn, c’est lui le coupable : Antoine Chatel était son secrétaire depuis est 2 ans, doublé d’un manipulateur qui cherchait à s’emparer de sa fortune. Tout porte à croire que la vérité est plus nébuleuse et trouve des éléments de réponses dans le passé, à Cuba, en 1826, précisément…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fan de saga façon Rougon-Macquart de Zola, plonge-toi corps et âme dans cette grande fresque où amours, trahisons et pouvoir prennent racine. Sinon, passe ton chemin… Deux époques, deux histoires, deux destins : celui d’un homme mystérieux parti à l’aventure, celui d’un autre qui cherche à exhumer la vérité perdue dans la fumée d’un barreau de chaise. Le scénario du duo Pierre Boisserie / Eric Stalner exploite parfaitement cette atmosphère, avec un style narratif élégant et soigné. Le dessin délicat et intense d’Eric Lambert et de Stalner (encore lui !) sert merveilleusement l’histoire avec des cadrages en plongée pour mieux apprécier les décors et des plans serrés, et capter toute l’expression des visages. Cette série intense nous transporte dans ce Cuba en pleine effervescence (il semble encore loin le régime des dictateurs Batista et Castro) où l’on était libre de vivre, d’entreprendre (enfin pour les Blancs !) et nous rappelle par la même occasion que le développement de l’île s’est fait sur le dos d’esclaves débarqués d’Afrique Noire. Nous vous conseillons vivement de déguster Flor de Luna, un must du genre, confortablement installé dans un fauteuil club… ou de le savourer dans un lieu public et faire ainsi, en catimini, un joli pied de nez à la législation anti-tabac !