L'histoire :
Xavier, l’homme de main de Kathryn (et accessoirement son amant) vient éliminer Antoine Chatel (le frère de Kathryn). Mais au lieu de l’abattre froidement, il écoute attentivement les révélations d’Antoine… Cuba 1841. Tout se passe alors pour le mieux pour Don Diego Castellano : la Fabrica Lucia de Flor de Luna tourne à plein régime depuis 6 ans. Lucia et leur fils Benicio vivent en toute tranquillité à la Finca en compagnie de Jahia et de ses fils, Malco (en fait fils caché de Lucia) et Tito. C’est sans compter la cupidité de son ennemi intime, Don Portero, qui vit avec Corina, âgée de 15 ans, la fille qu’il a eue avec Lucia (aussi perfide que son père). Tapi dans l’ombre, Don Portero prépare activement sa vengeance. En effet, ses affaires ne sont guère florissantes et il compte bien faire main basse sur la Finca prospère de Don Diego et se remettre ainsi à flots. Don Portero demande à Zafon de trouver une solution. Celui-ci met à exécution un plan diabolique : tuer Don Elmo Elzaguire, le capitaine-gouverneur de Cuba pour faire porter le chapeau à Don Diego Castellano. Quelques jours plus tard, Don Elmo est retrouvé mort au cours d’une embuscade et Don Diego est arrêté. Deux semaines plus tard, Don Portero propose à Lucia de lui racheter la Finca, ce qui ne manque pas de provoquer la colère de Lucia…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour faire une bonne bande dessinée, il faut premièrement, une histoire haletante, deuxième, un dessin chiadé, troisièmement des couleurs subtiles. Très peu de séries arrivent à réunir ces 3 piliers… et Flor de Luna y parvient haut la main ! Cette saga possède en effet tous les ingrédients inhérents à la grande saga familiale à travers plusieurs époques : des rebondissements à foison, des thèmes immuables (la trahison, la vengeance, les secrets, le drame…). Le collectif d’auteurs composé des scénaristes Éric Stalner (Ils étaient dix…) et Pierre Boisserie (Voyageur…), du dessinateur Éric Lambert et du duo Rémy Langlois, Bruno Pradelle (couleurs), façonne l’histoire avec minutie, comme un torcedor confectionne un cigare. L’originalité de cette œuvre est aussi tout l’exotisme. En prenant comme sujet l’univers du cigare à Cuba, on évolue dans des sphères bien loin des histoires classiques de la bande dessinée (western dans l’Ouest Américain, polar urbain à New-York…). Dans ce troisième opus, les cadrages des dessins sont toujours aussi audacieux ; les couleurs flamboyantes et ensoleillées traduisent cette atmosphère moite, typique de la Havane ; les dialogues sont tranchants comme s’ils avaient été exécutés au coupe-cigare. Ce troisième tome clôt une trilogie née deux ans plus tôt et répond à toutes les interrogations du lecteur (Qui a tué Charles Porter et pourquoi ?) dans un final palpitant. Mais que les aficionados se rassurent : rendez-vous en 2010 pour un quatrième épisode (7 tomes sont initialement prévus)…
