L'histoire :
En l’an de grâce 1109, le mystérieux tueur à la hache poursuit son objectif : récupérer les 5 bagues des compagnons d’Hugues de Payns, pour le compte des gardiens du sang. Ces bagues contiennent en effet la formule alchimique de la vie éternelle, découverte dans une illumination par Jésus lui-même, alors qu’il était dans le tombeau de son frère Thomas. Déjà, 3 frères de la loge première ont été sauvagement assassinés, la main tranchée. C’est à présent au tour d’Hugues de Champagne, de se jeter dans la gueule du loup, appâté par un faux message émis par son frère, l’évêque de Chalons. Il se rend en urgence à l’évêché et se retrouve face à face avec le tueur. Impitoyable, ce dernier lui sectionne le poignet d’un coup de hache et s’enfuit avec la 4e bague au moment où Hugues de Payns, qui a flairé le piège, le rejoint. De Payns cautérise le membre sectionné à la flamme de la cheminée et Hugues de Champagne survit. Puis, le tueur vient ouvertement chercher la dernière bague, sur les lieux même du chantier de la forêt d’Orient, destiné à immerger le tombeau du Christ, quasiment achevé. Le couteau sous la gorge de Maurin, fils d’Hugues de Payns, il parvient à s’enfuir avec ce dernier objet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’inverse des 3 précédents volets, cet ultime chapitre repart d’emblée à la période moyenâgeuse. 4e volet, donc 4e main coupée, pour l’obtention d’un secret bien sympathique : celui de la vie éternelle (et franchement secondaire, au passage, celui de la transmutation des métaux en or). Le flashback médiéval, dessiné avec une application et un soin du détail croissants par Denis Falque, occupe une nouvelle fois les 9/10e du récit. Il est certes toujours passionnant, mais plus les pages se tournent, plus on s’inquiète du peu de place réservée au dénouement du récit contemporain – dessiné par Pierre Wachs – lui aussi diablement (sic) piquant. Pensez : dans un labo enterré du Vatican, Jésus se régénère à toute vitesse, sous contrôle médical rapproché ! N’ayez crainte, le scénariste Didier Convard résout rigoureusement toutes les intrigues, en un double final en apothéose. A ce titre, INRI s’impose autrement plus palpitant, mieux maîtrisé, mieux rythmé, mieux dessiné aussi – et pourtant encore moins célèbre – que le Triangle secret, la série précédente, ayant révélé l’existence de Thomas, frère jumeaux du Christ. Si le Triangle peut être considéré comme un premier cycle, les deux séries font sans cesse référence l’une à l’autre et peuvent néanmoins se lire indépendamment.