L'histoire :
Deux pirates, Bone’s et Engoza, sont les seuls survivants d’un terrible abordage entre deux navires royaux en pleine mer. Malgré la chaine qui les relie entre eux par les poignets, ils s’emparent d’un trésor maudit et piégé, et prennent le large en barque sur une mer d’huile. Quelques temps plus tard, Alban, un garçonnet issu de la riche famille bordelaise de Bastillac, s’ennuie ferme dans sa chambre. Il ne supporte plus les convives aristocrates de son père, tous plus imbus les uns que les autres. Il rêve d’aventures et d’embruns et confie ses aspirations à son valet, un ancien marin rangé. Par hasard, Alban se retrouve à espionner une discussion entre son père et le médecin de sa mère. Le docteur Piffeteau annonce à Mr de Bastillac que la mère d’Alban vient de mourir et qu’il est au courant qu’Alban est en réalité le fils d’un marin. Ce procréateur lui a laissé un pendentif en forme de tête de mort en souvenir, qu’elle a toujours porté autour du cou. Caché derrière le rideau, Alban est aussi affligé que stupéfait. Les deux hommes partis, le gamin va pleurer sur la dépouille de sa mère, récupère le pendentif et fugue définitivement ce père qui n’est pas le sien. Direction la taverne de la lampe, où se tient justement le recrutement de l’équipage du Madagar, par un certain capitaine Engoza. Ce dernier convoite un trésor fabuleux situé sur l’île aux diables. Caché sous la table, Alban entend tout. Or caché sur le lustre, un autre garçon de son âge, Joao, aspire lui aussi à faire partie de l’aventure…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Issez-haut, jeunes moussaillons ! Engagez-vous aux côtés d’Alban et de Joao à bord du navire pirate le Madagar ! Mettez le cap sur L’île aux diables, pour une promesse de prodigieuses aventures mêlant abordages sanglants, quête au trésor, mais aussi de grosses doses de fantastique, dans un registre très proche de Pirates des caraïbes. Ce premier tome d’une nouvelle série jeunesse placée sous la bannière de la collection Tchô et scénarisée par Raphaël Drommelschlager ne s’encombre pas de fioritures pour présenter les personnages, leurs caractères volontaires et leurs destins, leurs quêtes de trésor et d’aventures. La narration s’empare de tous les codes classiques de la flibusterie et file à 100 à l’heure, ce qui permet d’aboutir à un épisode pilote dense, riche, plaisant et prometteur. Le duo de héros est attachant, le personnage d’Engoza mystérieux, la quête habilement lancée, les périls à haute densité, les dialogues soignés... et on referme le bouquin sur un cliffhanger parfaitement engageant à poursuivre la série. Pour une fois, Drommelschlager n’est pas son propre dessinateur. Grégory de Saint Félix, que certains avaient pu découvrir dans L’école Crinoline (chez BD Kids) ou le Commedia dédié aux Fourberies de Scapin dessine et met en scène l’aventure avec beaucoup de dynamisme, quelques accents manga et une coloration pêchue et épicée comme un bon rhum arrangé. Embarquez-vous, mordiable !