L'histoire :
Automne 1830. En se mariant avec Blanche, Hugo reçoit en dot des mines de charbon à Hainaut. Parti pour les vendre pour renflouer les caisses familiales, il renonce finalement avec la découverte qu’il vient de faire. Suite à un éboulement, il trouve, en compagnie de son dévoué contremaître Horace Saintange, des peintures rupestres et des crânes humains d’un autre temps. Obsédé par cette découverte, Hugo se rend à Paris pour obtenir une bourse de l’Académie des Sciences et écrire ainsi un livre sur le sujet. Il profite de sa présence à Paris pour se mêler à la vie culturelle nocturne. Avec Saintange, il assiste à La Muette de Portici, un opéra bavard que l’on joue dans la salle Le Pelletier. Sur scène, une actrice retient son attention. Elle s’appelle Iris, elle est belle et… elle a des yeux rouges qui l’attirent comme un aimant. Au même moment, il reçoit des nouvelles peu rassurantes de son père, qui ne se remet pas d’une mauvaise fièvre. Il se rend à la Bastide, la maison familiale des Sambre, pour le voir une dernière fois… Pour exister et devenir un homme, il faut tuer le père.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sambre est la pierre angulaire de l’œuvre de Bernard Yslaire (à laquelle on peut ajouter l’excellente série Bidouille et Violette). Aussi pouvait-on se demander l’intérêt de préquels et autres suites à apporter à cette œuvre. A la lecture de ce deuxième tome consacré à Hugo et Iris (futurs amants terribles ?), on ne peut que se réjouir de cette initiative. On retrouve ici toute l’essence, toute la verve Yslairienne : passions amoureuses, amours contrariées, obsession pour le rouge (ou plutôt les yeux rouges)… le tout dans un style épistolaire et romantique, propre au XIXe siècle, époque chérie par l’auteur. De toute évidence, Bernard Yslaire est un maître de la bande dessinée romantique ! Ses deux disciples (Bastide au dessin, Mézil à la couleur) exploitent à merveille ce scénario à tiroirs qui se plaît à nous emmener, au fil des pages, dans un univers balzacien où les passions et les haines sont exacerbées. Le trait est ciselé, les couleurs sont évanescentes à travers des nuances de rouge, de gris, de noir et de blanc… Cette série atteint la perfection à bien des égards. On attend le troisième opus avec une impatience non dissimulée.