L'histoire :
Le mariage accéléré de Maxime de Sambre et de Louise-Marguerite Collée des Vignes, dans la petite chapelle de la mariée, se déroule devant bien peu de monde. De fait, la jeune mariée est enceinte, et le père, futur époux, âgé de 13 ans, vient à peine d’être acquitté du meurtre du baron Von Dantz, probablement grâce à l’avocat de la famille Collée des vignes, un certain Robespierre. La proche famille de la mariée est là, dont son père et sa mère, mécontents de l’union. Les seuls proches de Maxime sont sa nourrice et sa « presque-sœur » Constance. Maxime, lui, se projette déjà plus loin, vers Josepha, sa sœur aimée, qui n’est pas sortie du couvent pour assister au mariage et qui est la seule héritière de la fortune. Au repas de mariage, il mécontente son beau-père et, dès sa nuit de noce, martyrise moralement sa jeune épouse, avant de faire la cour à sa belle sœur, l’aînée de la famille, l’oisive et dévergondée Germaine. Un Sambre, en somme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Hugo et Iris, puis Werner et Charlotte, le couple-charnière de la trilogie de trilogies de la Guerre des Sambre tarde à se former. Ils sont là, l’un à côté de l’autre, le jeune Maxime, à peine treize ans, meurtrier, père et époux, et Constance, sa sœur de lait, plus jeune que lui, amoureuse et jalouse, pleine de colère… Jamais rien n’est simple, ni droit, avec les Sambre. Le destin de Maxime va épouser celui de la Révolution et de son représentant le plus connu, Robespierre… Mais pour l’instant, il n’a pour ambition que de récupérer toute la dot de Josepha, sa demi-sœur dont il est amoureux et qui vit dans un couvent, désormais, après qu’il a tué son père, le baron Von Dantz. Beaucoup moins maléfique, beaucoup plus facile à lire que le premier tome, Le petit jour de la mariée est aussi bien moins hypnotique, moins prenant que le premier. Plus léger, peut-être, si l’on peut oser cet adjectif pour qualifier un Sambre. Le fait est que l’histoire se déroule, lourde et riche comme un tapis persan sur un sol de marbre, et que même si Maxime est bien la froide ordure que l’on pressentait dans le premier tome, il reste (pour l’instant) moins écœurant que son beau-père. Le dessin de Marc-Antoine Boidin est toujours fin, classe, ses couleurs (d’hiver, pour le coup) froides donnent une élégance vieillotte au récit. Yslaire déroule quant à lui toujours son histoire de manière très littéraire, avec beaucoup de texte, joliment écrit, mais l’atmosphère est moins pesante et le discours plus éloigné de l’action. Le lecteur est moins dedans, plus en observation. C’est une impression mitigée que cet album charnière produit, où la fascination morbide laisse place à l’intérêt artistique.