L'histoire :
Pétri d'idéaux et désireux de vivre des aventures, François Montagne s'engage pour se battre en Chine. Sur place, en compagnie de son ami Jacques, il découvre l'envers du décor : c'est bien l'opium qui est le nerf de la guerre. Son instructeur, le sergent Marais, est d'ailleurs à la tête d'un vaste trafic, ce qui scandalise François qui s'attaque à celui-ci. En réponse, Marais lui tire dessus et laisse pour mort le jeune soldat dans les eaux entourant Shanghaï. Un vieux chinois le repêche et le soigne. François découvre alors une autre facette de la Chine, à travers ce pêcheur aux paroles sages et pleines de philosophie. François est marqué par cette expérience et souhaite retourner à Shanghaï. À peine arrivé dans la ville, François fait la connaissance de Valentine Préau, envoyée spéciale du journal Le Siècle, et de son photographe, Antoine Cartier. Alors qu'ils discutent, Marais débarque et poursuit François, qui prend fissa la tangente. Il se réfugie dans une fumerie d'opium et parvient à se faire cacher par le patron de l'établissement, en échange d'une promesse : il le paiera comme il se doit. Mais le tribut est lourd pour le jeune français qui est intoxiqué à l'opium et désormais totalement sous l'emprise de cette drogue addictive...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son nom l'indique, ce deuxième tome se focalise sur l'une des grandes batailles de la guerre de l'Opium : la bataille du Dagu mettant aux prises une force anglo-française et les troupes du général Sengge Rinchen. Les combats sont sanglants et se concluent par la victoire de la coalition européenne. Autour de cet événement et de son personnage central François Montagne, le scénariste Laurent-Frédéric Bollée tisse un récit riche et foisonnant, l'effet de surprise en moins, sur les illusions perdues et sur la complexité de la guerre et de ses faux-semblants. Imaginez que François Montagne est, ni plus ni moins, tiraillé entre sa fascination pour la charmante Jia-Li, son désir de raconter la vérité à la presse présente sur le terrain, sa nouvelle addiction à l'opium, son amitié contrariée avec Jacques, son conflit ouvert avec Marais... Bref, il n'est pas sorti de l'auberge ! Le dessin et les couleurs de Xavier Besse s'avèrent une arme précisément au service de cette histoire à grand spectacle (façon les 55 jours de Pékin de Nicholas Ray) avec des scènes de combats exécutées avec authenticité et des décors dépaysants, nous invitant à un voyage dans un passé méconnu, à l'horreur non dissimulée. Ses découpages dynamiques et ses cadrages serrés participent pleinement à l'action, offrant un bon divertissement.