L'histoire :
Le Chinois Chu Ming Ho, qui a réussi dans l’industrie de la serviette hygiénique, est le fil conducteur de cette série d’histoires courtes. Il a connu beaucoup de femmes, jeunes et moins jeunes, pas toujours à son avantage. A sa mort, son testament sera lu en présence des femmes qu’il a connues, ce qui sera aussi sa petite vengeance. Raimunda est une des plus jeunes, et en tout cas l’une des plus délurées. Et elle a quelques scènes osées, en ascenseur ou en extérieur. La plus jeune, Diana, a mal tourné entre meurtres et drogues, dont on ne saura pas grand-chose. Lupe, une de ses employées, ne connaîtra pas un destin plus enviable. Et ainsi de suite, avec Katy, Mara et les autres. Après quelques scènes avec Raimunda, Diana, Lupe, c’est le temps de l’enterrement de Chu. Chu Mong Ho avait prévu une publicité inédite, condition du testament : qu’elles portent pendant une semaine les serviettes de la société, dès l’enterrement. Les médias s’en emparent, photographient les femmes, même sans serviette… S’ensuivent des scènes érotiques de nudité et de sexe débridé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce texte de jeunesse de Pedro Almodovar, avant ses succès critiques et publics de cinéaste côté, a été illustré a posteriori par Milo Manara. Une telle association était prometteuse, et elle a donné un livre paru en 1992, aujourd’hui réédité, 30 ans après la sortie initiale. Avec une telle paire, l’ensemble est séduisant… mais paraît décousu, sans ligne directrice autre que le Chinois et son testament. On a donc affaire à des petites scènes, illustrées ou non. Et lorsqu’elles le sont, on voit surtout que Manara a honoré une commande. Son art est toujours aussi sûr et charmeur, mais ici peu inspiré. Il faut dire que le texte, un peu laborieux, ou au sens difficile à percevoir, est un prétexte à des scènes sexuelles ou scandaleuses, qui laissent peu de place au mystérieux et à l’imaginaire. L’un et l’autre ont fait bien mieux, avant et après. Reste le plaisir inédit de leur association.