L'histoire :
Tout juste victorieux héroïque de la campagne des Alpes autrichiennes, le diable noir, comme on le surnomme, se met en retrait et pleure le décès de sa jeune fille. Mais le manque d’action démange celui que Bonaparte appelle son Horatius Coclès. Le Général Dumas va embarquer au port de Toulon, à la tête de la cavalerie de l’armée d’Orient pour la célèbre campagne d’Egypte. D’abord circonspect sur l’utilité d’une telle campagne, Dumas va s’insurger auprès de Napoléon après que le contingent ait perdu des centaines de grognards sous le soleil écrasant du désert égyptien et face à la résistance des combattants mamelouks. Mais le futur empereur ne se laisse pas intimider par Dumas. Pris par son hubris, il continue sa conquête moyen-orientale, au prix de la vie de milliers d’hommes. Malgré ses prouesses au combat, Dumas en viendra à s’opposer à Bonaparte qui ne lui pardonnera jamais cet affront et entrainera la déchéance du général.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au terme de ces trois tomes, on se rend compte à quel point la destinée de Dumas fut incroyable. C’est d’autant plus surprenant qu’elle fut effacée des livres d’histoires, tant son parcours est digne d’un héros de roman. Là où Dumas, l’auteur, a pu faire oublier sa couleur de peau grâce à ses succès littéraires, l’histoire de France n’a eu que faire d’un ancien esclave noir qui a su se hisser au rang de Général de l’armée de Napoléon. Même si l’époque permet de plus en plus de remettre en lumière ces parcours mis de côté, on ne peut que saluer le geste des deux espagnols, Salva Rubio et Rubén Del Rincón, de faire la lumière sur un héros français, à travers une bande dessinée détaillée, épique et visuellement flamboyante. On passera sur le manque d’objectivité, de par le fait que le récit soit basé en partie sur les mémoires de son fils (qui n’avait que 3 ans quand son père est mort) qui font que, dans ce tome, Napoléon est une sorte de méchant un poil caricatural à la Disney. Quoi qu’il en soit, l’ingratitude du futur empereur envers son ancien général n’est, elle, pas exagérée et rend révoltante les conditions de la fin de vie de ce dernier. Une collection à lire absolument, destinée aussi bien aux adolescents qu’aux adultes et qui mériterait bien plus son adaptation cinématographique qu’une énième sur Napoléon…