L'histoire :
Rescapé de son voyage en enfer qui a bien failli lui coûter la vie, Lambert se réveille dans un hôpital après avoir subi de multiples opérations chirurgicales. Son œil gauche n’a pu être sauvé, mais sa jambe gauche est lentement en voie de rémission. Ceci étant, Lambert commence à s’impatienter et compte bien sortir au plus vite pour recouvrer sa liberté. Or, le médecin lui indique que l’ami qui l’a déposé dans cet hôpital souhaite qu’il se rétablisse au plus vite... Ne se connaissant aucun ami, Lambert décide de fausser compagnie à tout le monde mais un collier radiocommandé accroché à son cou l’empêche de fuir sous peine d’une mort atroce ! Quelques jours plus tard, il est autorisé à quitter les lieux après l’arrivée d’une voiture venue spécialement pour le chercher. Ainsi, un mystérieux personnage du nom de Lee lui propose un curieux marché : travailler pour lui ou mourir. En effet, Lee contrôle la piraterie internationale et veut que Lambert l’aide à former une flotte de pirates ultra-modernes dans un petit village de pêcheurs près de Singapour. Mais ce que Lambert ne sait pas, c’est que Lee est également un agent à la solde de la famille royale saoudienne qui cherche en secret à établir un sultanat en Asie du Sud-Est...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir remis en route la machine Le Rêve du Requin et initié un second cycle avec Les Fantômes De La Mer, Matthias Schultheiss passe la seconde avec Dirty Business, un album pour le moins décomplexé. En effet, comme on pouvait s’y attendre, la violence est encore à l’honneur dans les nouvelles aventures de Lambert. Celles-ci le mènent au cœur d’un complot sous fond de piraterie et de corruption. À l’instar de ses précédentes publications, Schultheiss transpose les ambiances poisseuses et suintantes de la jungle et des bas-fonds de l’Asie du Sud-Est dans un récit plutôt bien mené, grâce à une narration énergique. Ainsi, le scénariste ne s’embarrasse pas d’une histoire à tiroirs, il va droit à l’essentiel en jouant sur les névroses de Lambert. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mayonnaise prend bien ! Du côté des graphismes, Schultheiss a mis le paquet avec des dessins volontairement tape-à-l’œil qui font l’effet d’un uppercut. Avec un jeu de couleurs criard remarquablement ficelé, l’ensemble s’avère très rugueux et rappelle parfois les grandes heures de Liberatore dans Ranx Xerox... Autant dire que cette bande-dessinée n’est pas à mettre entre toutes les mains !