L'histoire :
En janvier 1917, tandis que l’Europe s’enlise dans la première guerre mondiale, le Mexique connait sa guerre civile. A quelques brasses au large de Vera Cruz, un sous-marin allemand émerge de nuit. Un groupe commando de 4 hommes, emmenés par Hugo Von Kreutz, gagne alors la berge. Ils sont des émissaires du Kayser Guillaume II, envoyés pour rallier le Mexique à leur cause. En effet, en déclarant la guerre aux USA, le Mexique dissuadera sans doute les américains de débarquer en Europe ; l’empire allemand leur promet en échange de les aider à récupérer des états comme le Texas, le Nouveau-Mexique, l’Arizona… Cependant, au point de rencontre prévu, les allemands ne trouvent que des cadavres : un groupe de pillards, emmenés par Mendes, a fait le ménage et les « accueille » avec des fusils. Torturés, maltraités, les teutons n’avoueront rien. Jusqu’à l’arrivée d’un détachement de la cavalerie américaine, emmené par un commandant autoritaire. Ce gradé américain traite les mexicains comme des chiens, mais Mendes s’assoit sur son honneur, lui livrant les prisonniers en échange d’armes servant sa révolution. Soudain, l’arrivée de la prêtresse aztèque Marina et de ses nombreux fidèles vient perturber la transaction. Elle a « vu » lors de son dernier sacrifice charnel, qu’Hugo était leur « sixième soleil », leur dieu Quetzalcoatl…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de la série AmeriKKK aux côtés de Roger Martin (des docu-fictions sur les exactions contemporains du Ku-Klux-Klan), le dessinateur Nicolas Otero semble se spécialiser dans les récits ayant pour cadre le continent nord-américain. On retrouve ici son trait semi-réaliste si particulier, à la fois travaillé, très personnel et parfois inégal… Pour le reste, cette nouvelle série scénarisée par Laurent Moënard et inscrite au sein de la collection Vécu de Glénat, aborde à la fois le genre historique, mais il est aussi un brin ésotérique. En effet, à la trame diplomatique autour de la première guerre mondiale et de la révolution mexicaine, se mêlent des résurgences de rites et croyances aztèques… Sur quel terrain cette histoire d’homme-dieu finira-t-elle par nous projeter ? Il est trop tôt pour le dire. Pour le moment, on suit des évènements imprévisibles et moyennement attachants, car animés par plusieurs personnages dont aucun n’est véritablement « bon » ou héroïque. Mendes le bandit est abruti et rustre, le commandant est autoritaire et injurieux, Marina la prêtresse est psychopathe et fanatique... Seul l’allemand Hugo Von Kreutz, personnalisant le Sixième soleil en question (alias le serpent à plumes !), tire son épingle du jeu, quand bien même il représente somme toute l’ennemi…