L'histoire :
En 1917, l’officier allemand Hugo Von Kreutz est en mission au Mexique, pour tenter de rallier ce pays au Kaiser. Le président Mexicain Carranza est frileux : il connaît la puissance des USA voisines et la promesse d’y gagner 3 états ne l’incite pas plus que ça à accepter le deal. Surtout, Kreutz est retardé dans sa mission par une étrange aventure mystique (il est considéré comme un dieu, « le sixième soleil », par des indigènes aztèques) et les Etats-Unis entrent en guerre avant qu’il ait pu approcher Carranza. Des émissaires américains viennent alors expliquer au président la nouvelle situation : il a désormais tout intérêt à « faire le ménage ». D’autant plus que Kreutz se trouve à présent allié avec le révolutionnaire Pancho Villa, un bandit sans scrupule. Carranza tente donc d’utiliser Sommerfeld, un de ses conseillers, un félon, pour tenter de remonter la piste de Villa et de Kreutz. Hélas, c’est un échec. Carranza met donc leur tête en prix et averti le général américain Pershing, qui dirige le First Aero Squadron. Cependant, Villa a lui aussi un appui aérien… et Kreutz, bien que cartésien, sera de nouveau troublé par des incidences occultes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet se concentre initialement un peu plus sur l’aventure historique réaliste, pour délaisser les aspects mystiques qui encombraient sa mise en bouche. La problématique politique est la suivante : en 1917, hésitant quant à une potentielle alliance avec l’Allemagne – ou plutôt contre son puissant ennemi frontalier américain – le président mexicain choisit finalement de traquer l’émissaire allemand et son allié, le bandit Pancho Villa. Malgré ce contexte authentique riche en potentiel, le récit manque de souffle. Sans doute aurait-il mérité d’être porté par un leader charismatique ? En effet, l’intrigue est disséminée en différents protagonistes peu amènes : Villa est détestable, Carranza et Sommerfeld trop fourbes… le seul vertueux, Kreutz, est quant à lui somme toute très passif. Bizarrement, comme pour justifier le titre, le mysticisme refait à travers lui une vague incursion vers la moitié de l’album… sans lendemain. Bref, on ne saisit jamais la démarche du scénariste Laurent Moënard : est-ce une aventure historique ou ésotérique ? Au dessin Nicolas Otero réitère son style propre si particulier (AmeriKKK), irrégulier, mais il « fait le job », animant un casting de sales gueules, tous figés sur la même expression faciale patibulaire. Le final en queue de poisson achève de nous perdre, laissant peu d’espoir quant à une suite…