L'histoire :
Jean est meunier et il est bien entouré : sa femme et sa fille lui permettent de vivre un quotidien apaisé et joyeux, malgré les difficultés du métier. Au château, Rolant vient de prendre la succession de son père en devenant seigneur. Mais il a une personnalité bien acérée, il est autocentré. Le bien du peuple ne l’intéresse guère. Les villageois viennent chercher leur farine auprès de Jean et ils sont inquiets. L’impôt va sûrement augmenter… Jean les rassure, ça ne sera pas le cas. Le lendemain, Jean descend au village, tout le monde est affairé, les maris sont partis aux champs très tôt car les moissons ont de l’avance. Il prête main-forte à tous ceux qui en ont besoin. Comme il est très apprécié, les gens ont toujours un verre ou une assiette pour l’accueillir. On lui fait remarquer que sa gentillesse met en avant l’avarice du seigneur et on le met en garde. S’il refuse d’augmenter l’impôt sur le grain, il se mettra le peuple dans la poche, mais aussi le seigneur à dos ! Jean ne s’en inquiète guère. Il est indépendant et il se sait indispensable. Quelques jours plus tard, la femme de Jean intercepte un courrier et l’emmène à son mari. Elle se décompose : Rolant veut le voir… Il demande à ce que les livraisons de farine des meilleurs grains soient réservées au château et augmentées. Pour cela, les prélèvements de grains seront augmentés sur les récoltes des paysans. Des frais ont été engagés pour agrandir le château et doivent être remboursés. Malgré les menaces du seigneur, Jean refuse de changer son fusil d’épaule.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aucha et Maxime Belloche signent ensemble ce one-shot de 150 pages, se déroulant à l’époque féodale. Jean, un meunier très apprécié du peuple, mène une existence tranquille. Mais le seigneur Rolant, avide de pouvoir, déclenche une guerre et oblige les villageois à s’engager. Jean est mobilisé et cette guerre va le changer à jamais. Terminée l’insouciance, il va découvrir le sombre visage de l’âme humaine. Lorsqu’il reviendra au village, il sera changé à jamais, par sa façon penser et de vivre. D’autant que ses terres ont été ravagées et que sa famille a été décimée… Dans les tons de rose et de violet, la couverture est très accrocheuse, mais la colorisation est sensiblement différente de ce qui est annoncé. Les dessins accentuent les rondeurs des personnages, alors que le récit est plutôt dur, ce qui équilibre. Mais les formes et les couleurs sont un peu trop édulcorées par rapport au propos. D’ailleurs, côté scénario, on peine à cerner où les auteurs nous emmènent, quel est le message qu'il cherchent à faire passer. On se plonge surtout dans un quotidien à l’époque médiévale, auprès des paysans, et on comprend qu’ils subissent un monde de servitude et de tyrannie. Avec le personnage de Jean, la question de réussir à se relever après de terribles épreuves est également soulevée. Cette BD peine à convaincre, car elle reste trop en surface pour traiter le sujet (malgré un petit dossier en fin d’ouvrage) et elle manque de corps.
