L'histoire :
Voilà deux jours qu'il pleut sur Antioche, sans discontinuer. Les gladiateurs d'Aemilius ne sont pas dispensés d'entrainement pour autant. Un guerrier masqué, Mars le « scissor », terrasse un à un les pauvres volontaires désignés pour prendre du bâton. En hauteur de l'arène, un homme observe attentivement les gestes de chacun des gladiateurs. Après avoir suffisamment étudié la situation, il propose le prix qu'il en voudra à Aemilius pour acquérir Mars. Évidemment, celui-ci n'est pas prêt à laisser son champion et refuse poliment l'offre. Le mystérieux voyageur lui propose alors un combat contre Mars : s'il gagne, il acquiert le gladiateur ; s'il perd, il se constitue lui-même esclave d'Aemilius. Ce dernier, sûr de vaincre, finit par accepter le marché. Après avoir enfilé la panoplie du « secutor », l'individu, qui n'est autre que Charax, engage le combat contre Mars. Contre toute attente, le guerrier masqué se rend presque immédiatement et enlève son armure. Quelle surprise de découvrir sous le heaume, le visage d'Uranius Azizus, l'un des légionnaires déserteurs qui avait fui le fort de Zeugma avant sa chute sous le fer des Parthes. Trêve de bavardage, Charax veut acheter quelques autres gladiateurs afin de constituer une équipe pour partir à la recherche des boucliers de Mars dérobés par Vahram.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tel un Quentin Tarantino qui se serait soudainement passionné pour l'Antiquité, Gilles Chaillet a concocté avec le dernier volet de cette trilogie, décidemment passionnante, plus qu’un péplum : un véritable western Romain. Après avoir constitué une équipe de choc avec tous les truands, les canailles et les incapables qu'il a pu trouver sur son passage, Charax va utiliser toute sa ruse et son expérience afin de récupérer les fameux boucliers de Mars et déjouer le complot qui plane sur la Pax Romana. Développé au travers de personnages aux caractères travaillés et aux desseins complexes, ce scénario propose moult rebondissements inattendus. Tous les ingrédients sont réunis pour un formidable récit dynamique, en plus d'être didactique. Le duo Chaillet/Gine fonctionne en effet à merveille pour reconstituer l'atmosphère et les décors des paysages orientaux rencontrés entre Antioche et Apamée. Le dessinateur Christian Gine a en effet accompagné jusqu’à son terme, et avec minutie, le scénario que son ami scénariste lui a confié avant sa mort.