L'histoire :
Vers la fin 1920, dans le port breton de Douarnenez, spécialisé dans la pêche à la sardine, nombreux sont les petits pêcheurs indépendants à subir l’étau économique de l’après-guerre : les prix ont doublé, mais pas les revenus. La vie se poursuit néanmoins, rythmée par les bonheurs et les drames. D’un côté, Anna, l’épouse de Jos Gloaguen, lui donne un garçon, qu’ils prénomment Fanch. De l’autre, Jean Guilcher perd un de ses compagnons dans une tempête. En 1924, les tensions sociales se crispent. Des syndicalistes parisiens, qui s’annoncent comme libres et affranchis du bolchevisme, viennent mobiliser les petits indépendants pour fonder un cartel nouveau et incitent à la grève. Maria, la mère de Jos, prend la tête d’un mouvement auprès des femmes… bientôt rejointes par les pêcheurs. Ces derniers demandent de meilleures conditions de travail aux conserveurs, un terrible bras de fer est entamé, avec son lot de complots et de traitrises. Le problème des pêcheurs de Dournenez, c’est qu’ils sont concurrencés par ceux de St Jean de Luz qui eux, ne font pas grève…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 4 est le dernier tome d’une saga familiale centrée sur la pêche à la sardine en Bretagne tout du long du XXème siècle… ou tout du moins, la conclusion d’un premier cycle ! Ce registre historico-artisanal est un des créneaux des éditions Glénat, qui s’intéressent ainsi au vin (Château Bordeaux), aux cigares (Flor de Luna) ou jadis, avec réussite, à la bière (Les maîtres de l’orge). Certes, le scénariste François Debois n’est pas Jean Van Hamme ; et le souffle romanesque est aussi laborieux dans Les chasseurs d’écume que l’assimilation du lecteur aux personnages. Le scénariste livre tout de même un rigoureux travail didactique, notamment sur les mouvements sociaux et la mécanique des bras-de-fer de grèves dans les années 1920. Il n’oublie pas l’aspect romanesque, avec l’histoire d’amour tragique entre Jos et Denise ; ni un soupçon de fantastique, avec le fantôme de René (les légendes celtiques font partie du folklore local). Le dessinateur Serge Fino livre quant à lui une partition encrée tout aussi rigoureuse que complète. Son dessin prend toute sa mesure dans les plans panoramiques (les vues du port, les scènes de foule) et les séquences nocturnes.