L'histoire :
Douardenez, début du XXème siècle, parmi une large communauté de pêcheurs de sardines… En juillet 1909, le jeune Jos Gloaguen apprend que Denise Guilcher, avec laquelle il envisageait le mariage, était promise par sa famille à un autre que lui. Les deux familles se détestent depuis des lustres et ne se font pas de cadeau. Son prétendant officiel, le Borgne « Œil-de-machine », comme on le surnomme, entend bien éloigner définitivement Jos. Il le rosse de coups et le menace de lui crever l’œil avec son couteau. Jos envisage donc de travailler encore plus pour « racheter » le mariage aux parents Guilcher. Et ça tombe bien car à cette époque, les pêches sont abondantes ! Tellement abondantes, même, que le cours baisse dramatiquement. Sous le dictat des maîtresses du quai, les pêcheurs doivent régulièrement jeter la moitié de leurs paniers. Dans ces conditions, Jos propose à son oncle Guillaume de réduire les quantités pour éviter de retomber plus tard en pénurie. Le climat se tend entre les commises et les pécheurs. Pour rétablir les lois du commerce passablement perturbées, le préfet envoie des troupes de gendarmerie sur place. Maria, la mère de Jos s’inquiète pour lui. Elle ne veut pas qu’il finisse comme son oncle Gustave en prison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui aurait cru qu’une histoire des pêcheurs de sardines au début du XXème siècle puisse être si intéressante, une fois mise en BD ? En tout cas, le scénario de François Debois, adapté du roman L’épopée de la sardine de Jean-Claude Boulard, mène fort bien sa sardinière. Aux rivalités de familles et de cœurs de Jos, se mêle cette fois le climat social tendu au sein d’une communauté de travailleurs plus que modestes. A Douardenez, comme partout en Europe, on commence à l’époque à entendre chanter l’Internationale… L’épisode connait son climax lors de la répression violente d’une grève, lors de laquelle Jos sera bien malmené… On se situe bien ici dans la lignée des grandes sagas familiales et industrielles comme Les maîtres de l’orge ou Flor de Luna. En tout cas, ces contingences sociales et historiques permettent à Serge Fino de se confronter de manière convaincante à un répertoire réaliste bien en place et parfaitement documenté. La série connaîtra son dénouement dans un 3ème volet à paraître.