L'histoire :
Deux séminaristes discutent tranquillement, dans un couloir désert d’une institution catholique de la région parisienne. Ils parlent des « gardiens du sang », une confrérie occulte dont la presse s’est récemment fait l’écho, et dont le cardinal Motteli – actuellement dans leurs murs – serait un éminent membre. Soudain, une porte s’ouvre et un jeune homme apparaît, les yeux hagards, les habits maculés de sang, un poignard à la main. Il s’enfuit, filmé par toute une série de caméras de surveillance. A l’intérieur de la pièce, les séminaristes découvrent Motteli baignant dans une mare de sang, visiblement poignardé. Une armada de policiers débarque bientôt et embarque les vidéos, à partir desquelles le présumé meurtrier est identifié : il s’agit d’un chercheur en génétique, nommé Jean Nomane. Alors que les enquêteurs s’affairent, Nomane donne rendez-vous à Hélène, son ex-fiancée, qu’il a abandonnée il y a plus de 3 ans, sans aucune raison. Une fois chez elle, il lui explique qu’il n’est pas le tueur dont parle les médias, qu’il est victime d’un traquenard et il se met à passer une série de coups de fil pour « prévenir » des savants dans d’autres pays. C’est alors qu’on essaie de fracturer la porte se l’appartement. Jean et Hélène parviennent à s’enfuir par la gouttière. Parallèlement à ces faits, un chercheur est discrètement assassiné en plein Londres par un mystérieux agent, à l’aide d’une minuscule pointe empoisonnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir fourni deux premiers « cycles » haletants, qui ont connu un véritable succès et lancé la mode des thrillers ésotériques en BD, Didier Convard pensait avoir tout dit sur le Triangle secret (7 tomes) et ses ramifications (INRI, 4 tomes). Pourtant, à l’idée de son ami Henri Filippi (bras droit de Jacques Glénat) de creuser la piste des gardiens du sang, il n’a pu y résister. Les Gardiens du sang, titre du nouveau cycle prévu en 4 tomes, focalise donc logiquement sur ces mystérieux tueurs du Vatican, qui faisaient des expériences sur le corps du Christ et qui surgissait sans cesse de l’ombre pour défendre la foi, le dogme, au prix d’innombrables sacrifices humains. Convard livre une mise en bouche dense (54 planches) et diaboliquement rythmée. Le « socle » est solide, la traque impitoyable, la quête évidemment ultime (l’étude de l’immortalité a toujours été un extraordinaire vecteur d’intérêts) : l’alchimie narrative fonctionne une nouvelle fois à plein rendement. Le scénariste s’appuie sur l’équipe type qui a œuvré tout au long des 11 précédents opus : André Juillard pour la couverture, Denis Falque pour le gros du dessin à l’époque contemporaine et le coloriste Paul pour parachever le tout. Le dessinateur invité sur ce cycle est Patrick Jusseaume (déjà auteur de Tramp), qui se charge d’un flashback au XVIIIe siècle d’une dizaine de planche (le cas du mage Cagliostro). Les fans peuvent d’ores et déjà se lécher les babines, ils seront repus…