L'histoire :
Le temps où il était possible de faire un procès à un animal est maintenant révolu. Malheureusement, de nombreuses injustices et maltraitances existent encore, et l'Homme ne considère toujours pas les animaux comme ses égaux, il ne les respecte pas. Alors les animaux prennent la parole pour dénoncer leurs conditions de vie. La tortue par exemple. Lorsqu'elle a affronté l'épreuve fatidique de sa naissance et de sa traversée dans le sable pour atteindre la mer, nous pourrions penser que, dorénavant, son existence est paisible. Pourtant le plastique qui pollue les océans impacte directement les espèces marines qui avalent ces matières et agonisent jusqu'à trouver la mort. Quant aux lévriers, ils sont élevés pour effectuer des courses. Mais lorsqu'ils sont jugés mauvais, ils sont sanctionnés : pendus, jetés dans un puits, ou utilisés dans des combats contre des pitbulls. Les tigres eux, sont d'un naturel solitaire et aventureux. Lorsqu'ils sont capturés et entraînés dans des cirques, l'Homme tente de les domestiquer. Mais un tigre reste un animal sauvage, qui n'a pas sa place dans de si petites cages, à réaliser des numéros qui ne sont pas naturels. Bien d'autres animaux ont des revendications : les vautours, les lapins, les requins, les ortolans, les cochons, les taureaux, les poussins, les chevaux, les rats, les blaireaux ou encore les loups.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En prenant conscience de la maltraitance animale et des agissements néfastes de l'Homme sur ces espèces, Allain Bougrain-Dubourg a décidé d'en faire un livre. Il utilise ainsi son point de vue militant, et se met à la place des animaux, pour dénoncer les conditions de vie ou de mort que leur imposent les Hommes. C'est ce texte engagé que Frédéric Brrémaud et Giovanni Rigano ont souhaité adapter en bande dessinée. En seulement quelques pages, ils prennent le parti d'un animal choisi, en évoquant ses revendications, et en les appuyant de données chiffrées ou factuelles. Cela leur permet ainsi de balayer un grand nombre d'espèces animales, et une grande variété de sujets de société contestables : la pollution des océans, l'élevage intensif, les corridas, les expérimentations scientifiques sur les animaux, etc. Le graphisme est proche de celui du dessin d'animation jeune public : des formes rondes, des animaux parlants et sympathiques. Rien d'étonnant lorsque l'on regarde le parcours du dessinateur Giovanni Rigano, qui s'est inscrit à l'Académie Disney, et a réalisé des séries animées. La bande dessinée est accessible à un large public : autant pour les adultes que pour les enfants que l'on veut sensibiliser à la cause animale (certains passages peuvent toutefois tenir des propos choquants pour les plus jeunes, et demanderont un accompagnement à la lecture). Un dossier final permet de creuser certaines thématiques autour de la protection des espèces animales : qu'est-ce que la LPO, les centres de soins pour la faune en détresse ou encore les métiers de la protection animale. Une bande dessinée aux intentions louables, mais qui, lorsqu'on s'intéresse déjà à ces questions, n'apporte pas une grande originalité dans le discours. Ce titre éveillera peut-être de nouvelles consciences.