L'histoire :
Dans la famille de Valmont, je demande le dernier des fils, Sébastien. Il n'est pas très apprécié par son père car il est atteint d'un mal méconnu à son époque : l'épilepsie. Sa mère essaie tout ce qui est possible pour le soigner mais rien n'y fait. Rien? Pas vraiment en fin de compte. La maîtresse de son père, la sulfureuse Comtesse de Senanges va l'initier à la sexualité. Depuis qu'il a pu plonger dans les plaisirs d'une liaison dangereuse, sa santé s'en porte beaucoup mieux. D'ailleurs, il va s'attacher à cette femme qui lui apprend tous les secrets du plaisir. Mais voilà qu'il rencontre une jeune fille dont il tombe amoureux. Ce n'est pas au goût de la Comtesse qui commence à sentir le poids de son âge. Sa vengeance sera double et plus d'un coeur sera brisé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stéphane Betbeder se lance ici dans une préquelle des Liaisons Dangereuses, d’après le roman de Choderlos de Laclos (1841-1803). Celui-ci raconte l'enfance d'un simple garçon qui, très vite, va devenir un séducteur. En prenant ce personnage, il profite pour parler des mœurs de l'époque, comme les mariages arrangés, même entre membres d'une même famille. Le scénariste révèle entre autre les tromperies courantes avec des femmes seules, mariées, mineurs et les petits garçons. Dans ce contexte, ils ont tous leur péché mignon. Etant donné le sujet, la possibilité de créer est importante ; alors l'exploitation des vices pourra se faire plus importante dans le tome suivant. On évoque Choderlos de Laclos et l'initiation à la sexualité, mais ne vous attendez pas pour autant à des scènes explicites. Vous ne trouverez ici que sous-entendus et un pincement de tétons (oh !). Le dessin de Djief se montre quant à lui très classique, ne prenant que peu de risque dans la représentation des personnages et de leurs élégants costumes. On retrouve de nombreux éléments du roman mère, comme les lettres échangées avec la couleur du vieux papier. Les robes des femmes avec des décolletés pigeonnants et mouches au-dessus des lèvres renforcent la véracité du cadre historique. Le récit manque peut-être de consistance pour se laisser dévorer d'une seule traite. Peut-être le tome 2 sera t-il plus riche et plus innovant ?