L'histoire :
Mafalda ramène un 20 en géométrie, sa maman est tellement ravie qu'elle entraîne sa fille chérie dans une ronde pleine de fierté parentale. Guille, le petit frère, qui assiste à la scène, complimentera plus tard sa soeur sur ses talents de « détourneuse » de mère…
Manolito, businessman en herbe, donne un coup de main à son père pour parfaire sa technique. Il apprend si vite qu'il pratique déjà la télépathie commerciale.
Mafalda veut aller dehors pour jouer. Maman lui dit de rester à la maison et de regarder la télévision à la place. Après quelque temps passés à regarder la boîte à image, Mafalda vient faire des recommandations à sa mère sur tout les produits qu'elle n'a pas et qui lui feraient la vie plus belle… L'instant d'après elle a le droit de gambader dehors.
Miguelito et Mafalda devisent dans un parc à propos des jeunes de maintenant qui n'arrivent pas à se faire une place dans le monde des adultes, qui ne leur en laissent pas le loisir. Un jeune qui passe par là se prend alors le petit camion avec lequel Miguelito jouait, quand Mafalda est venue lui faire part de sa réflexion: il faut éliminer les jeunes afin qu'ils ne soient pas les adultes de demain.
Liberté demande à Mafalda si elle connait Adam et Eve, parce qu'il parait que les malheurs du monde trouvent leur source dans une histoire de pomme. Quand on voit la pagaille que ça a déclenché, heureusement que ce n'était pas une pastèque, conclut Guille.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On retrouve avec plaisir Le club de Mafalda avec ses membres facétieux, quoique toujours très sérieux dans leur expression. Quino continue de nous livrer des bijoux pamphlétaires avec un air de ne pas y toucher. Notre époque est passée au crible de cet Argentin qui observe la dérive de la société à travers les réflexions de cette bande de jeunes. Ceux-ci sont décidément tellement mûrs, que cette BD devrait porter la mention « pour les plus de 10 ans » pour une compréhension complète. On touche du doigt un je-ne-sais-quoi de philosophique au second degré, qui donne un ton brillamment intelligent aux gags, qui en deviendraient presque des classiques. Comme quand, à la plage, Mafalda sculpte des sourires sur une vingtaine de châteaux de sable avant de s'allonger devant… pourquoi ? Pour savoir ce que ressent une fille sexy pardi ! Ou bien quand après avoir assisté à une journée de courses alimentaires avec sa mère, Mafalda dit à Miguelito qu'on aurait dit que son porte-feuille avait la diarrhée. La fibre idéologique et pleine de bon sens de Quino donne à Mafalda une dimension militante, dans le bon sens du terme, car un message passe mieux lorsqu'il est plein d'humour. Le minimalisme pictural met en avant la finesse des dialogues, chaque personnage à un graphisme distinctif qui s'accorde à une personnalité bien définie, pour ne pas dire bien trempée. Et la recette se décline à l'infini dans une ambiance jamais lourde ni simpliste. Pas de repos pour les bons mots.