L'histoire :
Les intrigants : La jeune baronne Ariane de Troïl s'entraine au combat à l'escrime en compagnie de son fidèle Germain, lorsqu'un fier prétendant, le chevalier de Rougequeue, interrompt la séance. A peine sont-ils partis, que Germain s'aperçoit que le cocher du carrosse a été assommé et ligoté, visiblement remplacé par un autre. Ariane est effectivement conduite, les yeux bandés, jusque dans une cave voûtée où se sont réunis les membres cagoulés d'une conspiration : la Tarentule. Ces derniers, qui ont compris qu'Arian était proche du justicier Masquerouge, la menacent pour qu'elle leur livre le bandit...
Le roy des fous : Mais qu'arrive t-il à Masquerouge ? Voilà qu'en compagnie de nombreuses recrues, il multiplie les exactions sanglantes, pour libérer des républicains ou perturber la monarchie de Louis XIII. Le roy sait Ariane de Troïl proche du justicier et requiert auprès d'elle une entrevue. Ariane – qui est réellement Masquerouge – tente de la persuader qu'il s'agit d'une machination...
Le nid des étourneaux : Ariane sait Louis XIII sensible à son charme... aussi tente t-elle d'obtenir de lui la grâce de son fidèle Germain, emprisonné au Châtelet depuis un règlement de compte dans une ruelle parisienne. Celui-ci daigne subvenir à ce recours, en échange d'une entrevue avec Masquerouge. Mais le lendemain, lorsqu'un jeune mousquetaire du nom de d'Artagnan apporte la grâce royale au Châtelet, Germain a déjà été « transféré » suite à une mystérieuse missive signée de Gaston, frère du roy...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette seconde (mini) intégrale recueille les tomes 4-5-6 de la série initialement parue sous la bannière Vécu. Tous trois sont désormais dessinés par Marco Venanzi, qui succède ainsi à André Juillard – ce qui n'a pas du être chose aisée vu l'immense talent du bonhomme. Dans le premier des trois albums, on sent que le trait réaliste de Venanzi s'applique, prend ses marques, puis acquiert définitivement sa « spontanéité » dans les deux opus suivants (la notion de spontanéité est certes discutable en matière de réalisme). Qu'importe, la transition se fait en douceur : le ton de ces aventures riches en intrigues, duels, batailles, manigances et complots rocambolesques, à l'époque de la Renaissance, ne s'en ressent pas. Car en effet, les intrigues sont toujours orchestrées par Patrick Cothias, qui peaufine son vaste oeuvre tournant autour de sa série mère, les 7 vies de l'épervier (Masquerouge en est l'un des nombreux cross-over). Toutefois, l'archétype du justicier masqué se détache cette fois un tantinet des Zorro et autres Robin des bois qui pillent les riches pour redistribuer au pauvres : Masquerouge s'oppose en effet à trois reprises à divers conspirateurs (masqués ou encagoulés) cherchant à lui nuire ou à nuire au règne de Louis XIII. Ce « bal masqué » a certes parfois tendance à virer au grand-guignolesque (ou à se perdre en bavardages inutiles), mais c'est aussi ce qui fait le charme de cette série d'aventures historiques grand public typique des années 80...