L'histoire :
Louis et Roosevelt travaillent au Memphis News, l'un des quotidiens de la grande ville américaine. Quelques jours après le départ de sa petite amie Maë, Louis l'aperçoit dans les rues de la ville. Mais à sa grande surprise, elle prétend ne pas le connaître et s'appeler Angela. Elle éloigne sans ménagement le jeune homme médusé, qui décide de la suivre à distance et la voit entrer dans une superbe propriété, derrière une porte automatique aussi moderne que mystérieuse. Le lendemain, il se confie à Roosevelt, connu pour sa passion pour les phénomènes étranges, dont il tient la rubrique au journal. Tous deux décident alors de se rendre devant la demeure où Maë est entrée. Ils y ont la surprise de découvrir que le portail a disparu. Ils passent alors les murs d'enceinte et découvrent, à travers les fenêtres de la grande maison, des personnes absolument immobiles sur des fauteuils, devant des télévisons allumées. Repérés par un agent de sécurité, ils rebroussent chemin. Le lendemain, Kate, une ravissante femme blonde, arrive au journal, et est présentée à Roos et Louis. Sympathique, avenante, elle est immédiatement mise au courant des observations étranges des deux hommes. Très vite ils décident de repartir ensemble vers la mystérieuse maison visitée la veille. Mais une nouvelle surprise les y attend. Ce n'est que le premier phénomène étrange que leur réserve la ville de Memphis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une nouvelle fois, le scénariste Rodolphe nous entraîne dans la vie quotidienne de personnages confrontés à des phénomènes mystérieux et inexplicables. La recette déjà appliquée dans Si Seulement ou Le Village fonctionne à nouveau ici, grâce à des ingrédients comme toujours savamment dosés. En tout premier lieu, des personnages avec une vraie épaisseur et une vraie personnalité, rapidement mais très précisément dépeints. Il ne faut que quelques pages pour creuser l'amitié-rivalité entre Roosevelt et Louis, les deux hommes au cœur du mystère ont de vrais caractères. En parallèle à cette dimension personnelle, les éléments apparemment incohérents qui s'accumulent au fil des pages font mécaniquement monter le suspense. Et au moment où le lecteur commence à se demander si tout cela n'est pas un peu gros, le scénariste nous adresse une gifle scénaristique et visuelle de premier ordre, qui remet les choses en place et nous accroche pour de bon. Tout est remis en question en fin d'album, le lieu, le temps, les identités. Les décors très années 60 que Bertrand Marchal affectionne lui aussi, contribuent à l'ambiance de mystère un peu suranné de ce début de série, renforcé par cette gentille rigidité des visages qui caractérise le dessinateur de Namibia. Sans surprendre les familiers de l'univers de ces deux auteurs, ce nouveau suspense prévu en deux tomes conviendra à ceux qui ont envie de se faire embarquer par un duo de spécialistes. Tout en gardant à l'esprit qu'avec Rodolphe, tout est possible...