L'histoire :
Louis et Roos profitent tranquillement de leur pause de midi dans le grand parc au cœur de Memphis. Un soleil magnifique, de jeunes et jolies femmes en robes légères... Avant de reprendre le boulot en se promettant d'aller boire un verre et d'écouter un peu de musique live du côté de Beale Street, le soir. Les deux amis semblent avoir oublié tout ce qui s'est passé depuis leurs premières découvertes de phénomènes étranges. Comme cette autoroute qui ne mène nulle part, comme le temps qui semble s'être arrêté au début des années 60. Lorsqu'un étrange homme au look indien les aborde le soir et leur donne deux étranges gommes à mâcher... Ils l'oublient rapidement et continuent de draguer gentiment les deux inconnues qu'ils viennent de rencontrer. Le lendemain, Roos attend Louis à son arrivée au journal. Il a mâché la petite pastille de l'indien, et emmène son ami sur la terrasse pour qu'il fasse de même. Dès lors, tout leur revient en mémoire comme par magie... et ils réalisent que Kate a disparu. Très vite, ils apprennent qu'apparemment tout le monde savait que la jeune femme n'était là que pour un stage, et qu'elle est rentrée chez elle à Springfield. Mais les deux journalistes n'en croient pas un mot, décident d'approfondir leurs recherches, et vont aller de surprise en surprise. Jusqu'à rencontrer par hasard un homme qui fuit la police, et va leur donner un rendez-vous qui va tout changer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Rodolphe Marchal fonctionne impeccablement sur ce tome de clôture d'une de leurs séries les plus réussies. Ce troisième épisode plein de rebondissements aboutit à une vraie révélation, ce qui n'est pas toujours le cas des mystères concoctés par le très prolifique scénariste. Le charme des décors des années 60 – un classique pour Rodolphe – fonctionne très bien lorsqu'il est enveloppé d'une forme de mystère, dans cette ville qui n'a, semble t-il, pas changé en presque cinquante ans. Le dessin de Bertrand Marchal, réaliste et sobre, cache d'une certaine manière son jeu, tant il semble naturel dans ses enchaînements de gros plans expressifs et de cases aux décors fouillés. Le travail avec le coloriste Sébastien Bouët, qui se charge d'une partie des ombres et nuances d'éclairage, participe à cette légèreté apparente, et donne une élégance classique aux pages de cette série. Les trois albums relus à la suite confirment le travail minutieux de mise en place de l'univers de cette étrange ville de Memphis, et la succession impeccable de petite révélations cohérentes. Le lecteur peut se laisser embarquer sans retenue, pour peu qu'il accepte évidemment que tout soit permis à partir d'un pitch marquant. Comme celui de cette ville figée dans le temps, au milieu de nulle part...
