L'histoire :
Méto appartient à une communauté de 64 adolescents garçons qui vivent dans un centre fermé, encadrés par des « Césars » et obligés de répondre à des rites, des leçons et un mode d’éducation très stricts. Ils ne savent pas pourquoi, ni comment ils en sont arrivés là : leurs souvenirs d’« avant » sont inexistants et jamais rien ne leur est révélé sur le sens de cet asservissement. Au gré d’escapades nocturnes, de sa curiosité, Méto a découvert des pistes pour se sortir de là. Mais il se méfie des autres, et ne révèle rien à personne. Jusqu’au jour où il découvre un message écrit sur un petit bout de papier, sous son oreiller, qui l’incite à repérer un comparse, qui a la même optique que lui. Une jambe de pyjama retroussée, et c’est Claudius qui le repère et le contacte. Ensemble, en toute discrétion, ils vont échafauder un plan d’évasion. Primo : trouver le code de la boîte en fer dans laquelle les césars stockent leurs trousseaux de clé. Méto observe et note les numéros des classeurs rangés derrière leur bureau et tente différentes combinaisons… jusqu’à trouver la bonne, une nuit, durant une de ses escapades. Avec Claudius, ils décident de programmer leur évasion durant l’une des rares périodes où les soldats s’absentent du centre. Le jour J arrive enfin. Ils ligotent Crasus sur son lit, car ils le suspectent d’être un traître, puis ils mettent à profit leurs années d’entrainement sportif pour neutraliser les césars et évoluer très vite dans les coursives du centre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de Méto, adapté du roman dystopsique d’Yves Grevet, nous présentait les règles obscures et rigides qui régissent un étrange monde carcéral imposé à des adolescents. Rien n’était dit sur le pourquoi, ni le comment, seule importait le résultat, sorte d’allégorie sur l’enfermement infantile et sur les envies de libertés promises par le monde adulte. Le mythe de la caverne de Platon, en quelque sorte, mais façon dystopie, à l’attention des « young adults », cœur de cible de la collection Log-in de Glénat. Bref, nos 64 garçons étaient tellement enfermés et asservis par des règles baroques, qu’il leur fallait bien s’évader… et c’est ce qui se produit dans ce tome 2. Or ils se libèrent pour se retrouver aussitôt confrontés à une autre forme de tyrannie, menée par un autre style de geôliers, dans un autre genre de cadre rigide. Bis repetita… Faut-il traduire, de cette trame un tantinet caricaturale, le message philosophique qu’on est toujours l’esclave d’une condition donnée ? Que l’homme ne peut jamais se libérer de ses chaînes, sans se retrouver entravé par d’autres servitudes ? La liberté est-elle une vaine utopie ? Vous avez deux heures. Pour autant, le récit adapté par Lylian se borne vraiment aux effets de l’aventure, aux mystères en cascades et aux sentiments de confiance/méfiance, de solidarité/trahison ressentis par les jeunes héros selon les conjectures. On aimerait en savoir plus sur le fond, mais il semble que ce ne soit pas le propos de l’œuvre originelle. Nesmo met cela en scène par le truchement d’un dessin semi-réaliste efficace, qui sait varier les décors sans en montrer de trop (lui non plus). Mystère, mystère… Peut-être le 3ème et dernier volet nous apportera-t-il quelques réponses sur le sens de ces sociétés fermées ? Ou pas…