L'histoire :
Méto faisait partie d’un groupe de 64 adolescents éduqués au sein d’un bunker cloisonné, selon une discipline stricte imposée par des « césars » aux ordres d’un certain Jove, que nul n’a jamais vu. Mais au fil d’une conspiration complexe, en compagnie de quelques camarades, il a réussi à fomenter un plan d’évasion, et à vivre quelques temps à l’extérieur, au sein d’une autre organisation hélas toute aussi… totalitaire : les oreilles coupées. Toutefois, il a ainsi pu rencontrer Eve, qui passe pour une puissante chamane, et dont il est tombé amoureux. Cependant, Méto a perdu un défi sportif lancé par Rémus, le fils de Jove, et la conséquence est lourde : il a été repris au sein de la « Maison ». Le voilà face à Jove en personne, qui lui demande de lui donner un maximum d’informations afin d’endiguer toute velléité future de rébellion. Selon les conseils de Romu, chuchotés durant ses heures d’isolement et d’internement, Méto choisit de gagner la confiance de ses tortionnaire, et de collaborer… jusqu’à un certain point. Il est alors surpris de se voir offrir par les césars une tenue de… césar ! Le voilà devenu l’un de ceux qu’il combattait auparavant. Méto continue néanmoins de se soumettre et gagne ainsi progressivement la confiance de Jove et de ses sbires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 3, se termine l’adaptation du roman d’anticipation éponyme d’Yves Grevet. Pour rappel, Méto est le prénom d’un jeune homme qui parvient à s’affranchir d’une société dystopique ayant cédé la vanité de l’équité à la tentation du totalitarisme. Opprimé par des « césars » au sein d’un bunker fermé, il va en devenir un lui-même, soit son pire ennemi aussi loin que lui permettent ses souvenirs, dès le début de cet opus. Néanmoins, rassurez-vous, bien que super mal barré dans son désir de révolte à la fin du tome 2 (et donc revenu à la case départ de l’enfermement et de l’oppression), à force de ruse et de volonté, il va finalement partir en quête de ses origines et empoigner à pleines mains son rôle de leader. Cet aspect messianique et grand destin est évidemment métaphorique. Il fera écho chez le lectorat « young adulte » (disons les ados tout juste post-pubères), qui cherchent leur place, à un moment charnière, dans une organisation sociale adulte souvent abstruse de lourdeurs et de devoirs. Les adultes et les lecteurs rompus aux romans d’anticipation trouveront sans doute cette quête identitaire naïve et truffée d’incohérences psychologiques. Néanmoins l’adaptation de Lylian est sérieuse et le dessin de Nesmo relativement bien dans le ton.