L'histoire :
Les derniers évènements survenus à Paris laissent à penser que la nature se dérègle peu à peu. Dans le métro, Cid, un chercheur travaillant au jardin des Plantes, est attaqué par un rat surdimensionné. Il est sauvé des griffes de l’animal par Yukiko, membre de la police, qui abat le mammifère urbain. A proximité, ils découvrent un corps portant les stigmates de la peste. Le rat et le cadavre sont en passe d’être analysés par la police scientifique… De son côté, Méline, qui travaille dans un chenil, s’inquiète de plus en plus. Les chiens de son chenil se sont bagarrés sans aucune raison. Un jeune chiot est mort déchiqueté, suite à l’agression de deux autres chiens… L’avocat Lucas et le professeur Duarte sont victimes quant à eux d’un attentat perpétré par un fou de Dieu devant les bureaux d’Ethicon Biogène. Heureusement, ils en réchappent… Le monde est pris de folie. Pour quelle raison au juste ? L’heure n’est peut-être plus aux questionnements : il va falloir réagir. Ou disparaître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien souvent il faut attendre la sortie du deuxième album pour se faire une meilleure idée de l’ensemble. En effet, une fois les bases de l’intrigue posée, la patte graphique développée, le lecteur se retrouve emporté (ou pas) par les univers des auteurs. Force est de constater que La Reine Rouge est de cette veine, à la hauteur des promesses entrevues. Autant le premier album était quelque peu bavard (ce qui nuisait à l’action), autant cette suite est une merveille d’audace narrative et graphique. Il faut dire que l’histoire concoctée par Mathieu Mariolle est palpitante de bout en bout, grâce à une construction narrative originale. On suit ici les destinées de 4 personnages différents, qui ne se connaissent pas et qui sont amenés à se croiser. Yukiko, la femme flic, enquête sur des morts mystérieuses ; Arthur, scientifique, cherche à retrouver son ami Cid mystérieusement disparu dans le métro. Lucas, l’avocat, cache les véritables activités d’Ethicon Biogene. Méline, responsable d’un chenil, remarque que ses pensionnaires n’ont pas un comportement normal. Mariolle nous distille avec brio des embryons de réponses, sans jamais tout dévoiler. Le dessin d’Alfio Buscaglia gagne en fluidité dans ce deuxième album. L’auteur venu d’Italie se permet des audaces dans son découpage (attaque des corbeaux digne des oiseaux d’Hitchcock dans l’open-space d’un immeuble parisien ; le chat qui attaque des humains et qui sort littéralement de la page, tel Wolverine). Il n’hésite pas également à changer de style graphique, avec un talent indéniable, pour nous offrir des éclairages sur la véritable personnalité de la Reine Rouge, métaphore du mal dont souffre la nature. Sa compatriote Claudia Buccato (Princesse Sara) habille habilement son trait grâce à ses couleurs franches et délicates. A la lecture de la dernière case, on reste pantois et on ne peut s’empêcher d’en vouloir aux auteurs de stopper l’histoire. Heureusement, un troisième tome est annoncé, en espérant qu’il nous éclaire davantage sur ce qui se passe sur cette planète qui perd la tête. Son nom ? Brights…