L'histoire :
Un accident de métro au cœur de Paris met à jour une espèce mutante de rat géant et agressif. Un homme est retrouvé pendu au milieu des plantes d'un jardin. Un laboratoire mène des expériences contestées sur la thérapie génique. Des miracles ont lieu à répétition dans une église attaquée par une groupe d'anticléricaux radicaux. La police tente de gérer cette série d'évènements sans alerter les médias. Mais l'inquiétude devient une quasi panique lorsqu'une journaliste est attaquée devant les caméras par un animal en furie. Les autorités décident alors de mettre la ville en quarantaine, persuadées que les morts suspectes cachent une forme de pandémie qu'ils comprennent mal. Mais aussi bien Yukiko, jeune inspectrice de police, qu'Arthur, laborantin passionné par la cause animale, refusent le secret qui entoure ces évènements. Chacun va continuer ses investigations hors des sentiers balisés, et s'approcher progressivement de l'évidence. Il y a bien plus qu'un simple maladie transmissible. Il y a d'autres enjeux que la rivalité entre des groupes de pressions exaltés. Et au cœur de la tourmente, certains jouent malgré eux un rôle déterminant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur le fond, ce tryptique aura été plutôt intéressant, organisant autour de manipulations génétiques au sein d'un laboratoire, une montée en puissance des projets les plus fous, menés par des illuminés de tout poil. Tout le monde en prend pour son grade, les ultra religieux, les fanatiques du tout scientifique, les autorités qui cherchent à dissimuler la vérité. Le dernier tome de ce thriller scientifique baigné de la philosophie de Machiavel (la fin justifie les moyens) donne pourtant trop d'informations pour rester fluide de la première à la dernière page. Les personnages plutôt prometteurs que constituaient Arthur et Yukiko voient leur caractère s'effacer au profit du nécessaire déroulement de l'action. Les subtilités de leurs personnalités, leurs relations personnelles attachantes, ne sont plus du tout utilisées pour les garder proches du lecteur. Comme parfois avec les conclusions obligées (la série était initialement prévue en quatre tomes), on sent l'effort de bouclage prendre le dessus au fil des pages. On ne regrette pas pour autant le voyage. Nuisible aura tenu la route grâce à une bonne idée de base et à un visuel convaincant d'Alfo Buscaglia. Mais comme pas mal de films américains à grand spectacle, une fois le DVD acheté et visionné une fois, on n'est pas certains de trouver les raisons d'y revenir. On aura en tout cas découvert une nouvelle facette du travail de Mathieu Mariolle, jeune scénariste prometteur.