L'histoire :
Après avoir été enlevé puis adopté par les iroquois, Pierre-Esprit Radisson a réussi à s'échapper et à s'en retourner sur le continent européen. Le situation économique et l'appel de l'aventure sont toutefois les plus fort : il revient sur le nouveau monde à peine 6 mois pus tard, pour accompagner des jésuites dans leur mission d'évangélisation. A 21 ans, fort de son expérience et de sa connaissances des langages autochtones, il va servir de guide pour mener les prêtres jusqu'au fort de Sainte-Marie de Gannentala. Le contexte politique est sensé être apaisé, la hache de guerre entre hurons, iroquois et français a été enterrée. C'est pourquoi la troupe de compose aussi de guerriers hurons. Cependant, dès le départ, les iroquois ne semblent guère coopératifs et les tensions sont fortes entre les différentes ethnies. Ce qui devait arriver arriva : hurons et iroquois se mettent soudainement à guerroyer. Les protestations diplomates des jésuites parviennent tout juste à calmer le jeu durant un temps. En raison de son expérience, Radisson se retrouve dès lors dans l'embarcation d'iroquois avec des tronches patibulaires. Hélas, un brouillard épais sépare son canoë du reste de l'expédition. Le comportement des iroquois n'a alors pas vraiment de quoi rassurer Radisson...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le témoignage écrit et autobiographique de Pierre-Esprit Radisson, qui participa jadis à la tumultueuse conquête du Québec, sert de matière première à Jean-Sébastien Bérubé pour raconter l'Histoire de la construction de sa nation canadienne. Si vous vous étiez passionnés pour le premier tome, n'hésitez pas à rempiler pour cette suite : elle est du même tonneau : mouvementée, didactique et donc passionnante. Et pourtant, Radisson est le seul personnage récurrent de sa saga : après un « break » en ellipse par le vieux continent, il ne renoue pas ici avec sa famille d'adoption iroquoise et sert plutôt de guide à une mission évangélique des jésuites. Le périple est de nouveau perturbé par de fortes tensions avec les indiens, mais les jésuites ne se montrent pas uniquement dévots : la ruse et la diplomatie font aussi partie de leur bagages... Bref, ça scalpe, ça trahit, ça palabre à tour de bras et ça exhale toute la force narrative de « l'Est » sauvage, bien que le trait de Bérubé, emprunt de « nouvelle vague », ne soit pas des plus adaptés aux cases contemplatives. L'auteur a néanmoins reçu le prix Real-Fillion, qui récompense un meilleur premier album professionnel, comme preuve de l'intérêt que l'on peut accorder à cette saga authentique... qui se poursuivra dans un tome 3 à venir, car Radisson eut une vie décidément bien remplie !