parution 29 août 2018  éditeur Glénat  collection Grafica
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Ecologie / Espionnage

Seigneurs de la terre T4

Au nom du vivant !

En inde, Florian retrouve enfin sa mère. Il met en place un blog pour dénoncer les pratiques des industriels et met en œuvre son expérience en cultures bio. Suite d’une saga familiale lanceuse d’alerte en faveur de l’agriculture écoresponsable.


 Seigneurs de la terre T4 : Au nom du vivant ! (0), bd chez Glénat de Rodhain, Malisan, Francescutto
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Glénat édition 2018

L'histoire :

Ex avocat à la carrière prometteuse et fils d’un gros producteur agricole, Florian Brunet a tout abandonné en France – son job, ses terres, son père, sa femme, sa fille – et s’est expatrié en Inde… pour une tonne de raisons. Au cœur de ce pays foisonnant, il cherche à la fois à se ressourcer humainement, à retrouver la trace de sa vraie mère, mais aussi à trouver une voie de production agricole plus naturelle. Une voie qui ne soit pas nocive pour l’Homme et/ou soumise aux dictat de grands groupes chimiques, génétiques ou agro-alimentaires. Deux jolies femmes aux tempéraments opposés se chargent de lui faire découvrir le pays : l’extravertie et américaine Destiny, qui travaille pour une ONG, et la discrète et mystérieuse indienne Isha, qui connait l’identité de la mère de Florian. Dans un premier temps, c’est Destiny qui remporte la mise et couche Florian dans son lit. Le jeune homme se reconstruit alors à travers deux types d’actions. Primo, il crée un blog, à travers lequel il dénonce les manœuvres ignobles des multinationales productivistes, Misaint en tête. Deuxio, il expérimente une plantation vivrière en achetant lui-même diverses semences bio pour le compte d’une famille indienne dont le père s’est suicidé. Il aide la veuve et les enfants à aérer la terre et à organiser les semailles pour que les pousses se protègent les unes et les autres, sans nécessiter de produits chimiques…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Auteur engagé pour la protection de l’humanité et de l’environnement, le scénariste Fabien Rodhain poursuit sa série dans un registre bien balisé depuis les Maîtres de l’Orge : la saga familiale et « industrielle ». A la différence de l’œuvre culte de Van Hamme, le sujet n’est évidemment pas la bière industrielle, mais l’agriculture écoresponsable… ou pas. Dans ce milieu, les lobbys sont puissants, les manœuvres de désinformation pullulent et les débats sont souvent virulents et houleux. D’un côté, les défenseurs de l’environnement mettent en garde contre la mainmise des industriels sur les modes de production (à leur avantage), contre la chimie mortelle et contre la génétique irréversible. Le système Monsanto®, renommé dans la fiction Misaint, est assurément débectable ; les insecticides sont évidemment mortels. De l’autre, les productivistes en appellent à l’argument économique ou réaliste : il leur parait illusoire de vouloir nourrir l’humanité de manière écoresponsable. Le scénariste présente à l’évidence le sujet à charge contre les productivistes, dans un souci de pédagogie louable, avec force arguments incontestables et étayés par des annexes documentées. Le récit n’échappe alors pas au manichéisme : le paternel productiviste est manipulateur et obtus ; tandis que Florian, idéaliste et pur, se bat courageusement pour que l’humanité y gagne à cultiver de manière naturelle. Sur le sujet, Rodhain est intarissable et convaincant. Tout en livrant une intrigue prenante, il arrive à faire passer beaucoup d’infos et de réflexions, sans que ça ne soit jamais lourd. Agréable, équilibrée et surtout de plus en plus accaparante, la narration n’atteint cependant pas le souffle romanesque d’un Van Hamme. En revanche, avec sa vocation de lanceur d’alerte, Les seigneurs de la terre embrasse une dimension supplémentaire. Dans ce tome 4, préfacé par Claude Gruffat, président de Biocoop® (excusez du peu), l’heure de percer les secrets de famille est venue. Ce qui n’empêche pas Fabien Rodhain de faire bien progresser les intrigues en cours, tout en délivrant des informations didactiques sur la manière de travailler sainement la terre. Le dessin réaliste de Luca Malisan, propret et rigoureux, mais un peu froid (sur certains visages, notamment), s’accompagne quant à lui d’une colorisation chatoyante, en adéquation avec l’image de l’Inde où se déroule la majorité de l’action.

voir la fiche officielle ISBN 9782344028452