L'histoire :
Dans un futur désolant, Chronover tente toujours d’échapper à un ennemi invisible et omniprésent : le pouvoir en place au sein de la cité subaquatique de Septentryon. Ce bunker sous-marin, dans lequel se terre une caste de dirigeants autocratiques, se déplace sous les glaces du pôle nord et manipule quelques ersatz de vies terrestres. Au fil de ses pérégrinations, Chronover s’est rapproché de la mer de Barents, à l’aube d’un hiver polaire particulièrement rigoureux. Il est hébergé par Boris, un solitaire qui vit du ramassage des algues avec sa mère, sa nièce Nora et un orque domestique. Mais, en l’absence de Boris et Chronover, un détachement de soldats à la solde de Septentryon débarque, à la recherche de ce dernier. A leur retour, les deux amis découvrent la grand-mère et l’orque assassinés. En compagnie de Nora, ils décident de remonter plus encore vers le nord, à destination d’une zone militaire radioactive qui doit encore abriter des équipements nucléaires. Ils décident de s’y laisser conduire par des Dolganes, une troupe de nomades atteint d’héminécrose, une terrible pandémie qui leur ronge la moitié du corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Septentryon ne ressemble pas à l’idée qu’on se fait d’une saga de science-fiction. A la base, le monde dans lequel évoluent les protagonistes n’offre aucune perspective d’avenir. Les plaines enneigées et désolées du grand nord post-apocalyptique servent de décor à ce quatrième tome sans grand relief, qui semble terminer un cycle. On perd ici ce qui faisait l’originalité des débuts, à savoir un univers nouveau, original et imprévisible. Moins exubérante que lors des tomes précédents, la SF passe ainsi au second rang et laisse entrevoir de nombreuses failles reliant l’ensemble. Chronover n’est plus ici qu’un personnage secondaire, remplacé sur le devant de la scène par Boris. Ce dernier orchestre la partie de A à Z, à la place du héros. En dépit d’un dessin toujours aussi clair et précis, ces aventures futuristes manquent réellement d’homogénéité et d’une ligne claire et cohérente. Où Houot emmène t-il ses personnages ? On le soupçonne de ne pas trop savoir à l’avance ce qu’il va leur faire subir… A l’image de la conclusion rapide, en queue de poisson, sur une planche 47 en surnombre (en général une BD en comptent 46, pour des raisons de façonnage), à la fois fortuite et bien sommaire. Y aura-t-il un nouveau cycle ? Un cinquième tome ?