L'histoire :
À l’aube de l’an 1800, Surcouf prend possession de la « Confiance », un magnifique trois-mâts de 364 tonneaux et 18 canons, construit à Bordeaux. Rien de mieux, pour un tel navire, que le meilleur corsaire du moment. Cependant, alors même que Surcouf doit commencer à enrôler son équipage, une drôle de petite guerre s’engage sur l’Île de France : Dutertre, un autre corsaire, embauche au même moment, en promettant des conditions d’enrôlement délirantes. Or, les bons marins se font rares en ce moment. Pas question de se laisser berner. Surcouf va même jusqu’à faire des faux pour obliger des marins à venir sur « la Confiance » tout en les dédommageant. Après quelques coups bas de l’un et de l’autre, la dispute entre Dutertre et Surcouf finit en duel. Heureusement, le général Malartic, l’autorité en place, réussit à intervenir avant une tragédie certaine et à réconcilier les deux hommes qui trouvent finalement un accord pour contenter les deux parties. C’est ainsi que, le 10 mai 1800, « La Confiance » appareilla enfin avec 30 officiers et 180 matelots, quelques domestiques, 25 volontaires du bataillon de Bourbon à son bord. Après l’épisode Dutertre, les marins finissent par se ressouder et la bonne ambiance revient à temps pour assurer un nouveau fait d’arme contre les anglais, lors duquel Jonas Wiggs échappe de peu à la mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les co-scénaristes Arnaud Delalande et Erick Surcouf continuent à conter l’épopée fabuleuse du grand corsaire Surcouf au travers du journal de Jonas Wiggs, espion des anglais qui a fini par rejoindre les rangs de celui qu’il devait lui-même assassiner. Les nouvelles mésaventures de ce dernier, qui se voit forcé par des agents anglais à achever sa mission, et qui se retrouve encore une fois à trahir Surcouf et à le sauver dans la foulée, permet de sceller définitivement l’amitié entre les deux hommes. Cela permet d’ajouter un peu de piquant à cette histoire, au sein de laquelle on pourrait facilement se lasser des abordages à répétition orchestrés par le rythme des apparitions de mâts à l’horizon. Fort heureusement, entrecoupés des intrigues britanniques et des intermèdes napoléoniennes, les auteurs arrivent à rendre chaque bataille suffisamment unique pour éviter le déjà-vu, d’une planche à l’autre. Le dessinateur Guy Michel, qui a logiquement fort à faire face à ce contexte humant bon les embruns, s’en tire très bien avec des marines de toute beauté, avec une dynamique des combats superbement réussie. Le réalisme convaincant mis en œuvre participe grandement au succès de cette œuvre qui touche déjà presque à sa fin.