L'histoire :
Le 29 janvier 1801, Surcouf et tout son équipage de la « Confiance », quitte Port-Louis en vue de s’en retourner en Métropole, malgré le blocus de tous les ports par l’ennemi anglais désireux de capturer enfin ce diable d’homme. A seulement 28 ans, celui-ci est au sommet de sa gloire et il peut enfin convoler en noce avec sa douce Manon, sous les remparts de St Malo. La paix revenu un temps, avec l’Angleterre, Surcouf envisage sa reconversion comme armateur et profite en famille des délices de la vie parisienne. Mais lorsqu’un nouveau conflit éclate entre les deux pays, le Premier Consul Bonaparte propose à Surcouf le commandement de deux frégates, en attendant une promotion au grade d’amiral. Surcouf refuse, préférant naviguer en solitaire sous aucun commandement ni ordre de quiconque. Il décide d’armer une flottille de corsaires. Mais après la capture de son frère, il entreprend de repartir à l’aventure contre l’anglais qui verrouille les mers, en dessinant lui-même son futur navire, fort de son expérience maritime des combats. Le « Revenant », est le navire parfait. Il possède toutes les qualités pour la course en mer : bas sur l’eau, rapide et maniable, sans compter son élégance et sa force de frappe de 300 tonneaux, 18 canons et 190 hommes d’équipage. Malgré une mutinerie à bord, très vite enterrée dans l’œuf, les prises de Surcouf lui valent une nouvelle fois d’être pris en chasse par la Royal Navy et sa tête mise à prix. Vaisseaux américains, sloops négriers, baleiniers, nombreuses sont les victoires du corsaire, remplissant ses cales de richesses au grand dam de l’Anglais. Malheureusement, la marine française étant à l’agonie dans l’Océan Indien, le gouverneur de l’île de France réquisitionne bientôt le « Revenant » afin de protéger les côtes. Peut-être est-ce un signe du destin pour son capitaine de 34 ans. Il semble être temps, après ce dernier baroud d’honneur, de rentrer définitivement au pays à bord d’une ancienne frégate. Mais quand le gouverneur le met en danger, lui et son équipage, en lui imposant le rapatriement de prisonnier, Surcouf désobéit et se retrouve renégat. Par la même occasion, tous les ports de France lui sont interdits. C’est sans compter sans son abnégation et sa connaissance de la passe de St Malo. Il est venu le temps pour lui de profiter de Manon et de ses enfants, mais aussi de ses affaires fructueuses avec tous les honneurs qui lui sont dus.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Condenser en un seul, et dernier album, les 25 dernières années de la vie du célèbre corsaire malouin, relève presque de l’exploit des auteurs, tant elles furent riches en aventures. Nous réembarquons donc par deux fois vers les mers du Sud, à l’abordage des navires marchands anglais, avec autant de retour vers les côtes de St Malo et les canonnades côtières. Nous y découvrons aussi les autres vies de Robert Surcouf, entre ses activités très lucratives d’armateur, son amour pour Manon et sa vie de famille, son affection particulière pour Bonaparte, mais aussi son sens de l’honneur lui interdisant toujours de dénoncer, même les pires personnages de l’Histoire. Le scénario, très (peut-être même un peu trop) riche, nous relate parfaitement cette vie d’aventure, alors que Jonas Wiggs, le traître anglais devenu le confident de Surcouf et conteur des premières histoires, prend ici un peu de retrait sur le personnage principal. Au niveau du dessin, l’ensemble alterne malheureusement avec du bon, voire du très bon dans les scènes navales, mais avec du beaucoup moins bon sur les personnages et certains cadrage et découpages. Les visages et profils, principalement de notre héros passent allègrement de l’aventurier charismatique, à celui d’un adolescent sorti tout droit d’un album de manga… Surcouf aurait mérité mieux. De plus, l’ensemble reste très sombre et très chargé, alors que nous aurions apprécié quelques pages plus claires et ensoleillées, principalement du côté de l’île de la Réunion, ancienne « île de France », afin de « donner de l’air » à cette aventure. Il n’empêche que l’histoire de ce grand personnage est parfaitement relatée – à chacun(ne) d’y rechercher les récits de fictions – et que (re)découvrir ses hauts faits d’armes sera un réel plaisir pour ceux et celles qui aiment les aventures du bout du monde.
