Uchronie[s] – Saison 2, T1

L'histoire :

Dans la ville de New Moscow, sous le règne de l'impératrice Katherine III, le professeur Paskevitch est libéré de prison par Zack Kossinky, le propre fils du grand Karl, l'inventeur de la fusion noire. Quelques mois plus tôt, Ludmilla Gontchareva avait semé le trouble dans la vie du professeur, en lui révélant, en sortant d'un cours, qu'elle était la fille de Ludmilla, dont il avait été follement amoureux. Il se confie à la jeune fille, touché par son témoignage, et lui raconte les voyages qu'ils avaient effectué ensemble dans des réalités parallèles. Chaque semaine, en compagnie de Ludmilla et de sa compagne Roksana, ils s'injectaient une dose de fusion noire et faisaient le grand saut, jusqu'à la disparition soudaine de Ludmilla. Depuis cette tragédie, le professeur a continué d'expliquer à ses étudiants la possibilité de réalités parallèles, générées lorsque l'histoire du monde est sous tension. Ainsi, à la fin du règne de Nicolas II, la révolte qui montait dans le monde paysan aurait selon lui généré une révolution bolchévique, et abouti à la mise en place de régimes communistes, dans une réalité parallèle. Cette incroyable lucidité du professeur le place sous la vigilance des autorités, qui organisent sa surveillance discrète. Ainsi, lorsque Ludmilla entre en contact avec lui, c'est un fantastique réseau d'intérêts croisés qui se met en marche...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

La nouvelle saison d'Uchronie[s] démarre sur les chapeaux de roue, avec entre autre ce New Moscow complexe et limpide à la fois, formidablement mis en images par Nicolas Otero. Dans un style semi-réaliste qui multiplie les cadrages cinématographiques, le dessinateur d'Amerikka confirme de réels talents de metteur en scène. Il met en valeur de manière ultra percutante tous les rebondissements du scénario d'Eric Corbeyran, faisant de cet album un des meilleurs de l'ensemble d'Uchronie[s]. Le scénariste, de son côté, re-situe parfaitement le pitch de sa série concept, ce qui ne rend pas nécessaire la relecture complète des 10 tomes de la saison 1 (ouf !). Les surprises qui émaillent ce premier album sont déjà nombreuses, évitant l'écueil du premier tome de mise en place. Il semble même apparaître au cœur de ces nouvelles déclinaisons, une maturité de l'idée qui devrait permettre un beau jeu de construction. Maintenant que le lecteur a compris ce que signifiait la « fusion noire », la navigation entre ces univers parallèles devrait être plus ludique. Le clin d'œil à la réalité parallèle de la révolution russe est un joli renversement de la réalité, et les nouveaux personnages qui entourent Zack sont solides et intéressants. Il n'en faut pas plus pour que le lecteur replonge...