L'histoire :
Dans un monde barbare, Vell’a, jeune princesse instruite et libre d’affronter un destin ambitieux, a été enlevée par des pirates. Elle a été trimballée d’une caravane de nomades à un marché aux esclaves, elle a été marquée au fer rouge du signe de l’infamie, pour être finalement, après bien des transferts, remise à deux prêtres guerriers. A ses côtés, est toujours enchaînée Poison, une autre jeune femme également prisonnière des deux hommes. La surprise est grande, lorsque leurs ravisseurs ôtent leur heaumes : il s’agit de Sha Al’dar et d’O’Gorn, deux hommes que Vell’a croyait morts. Ils informent les jeunes femmes qu’ils les conduisent auprès des « Trois Initiés », à l’intérieur d’un vaste sanctuaire troglodyte. Tout espoir d’évasion s’évanouit lorsqu’elles comprennent que sans la lumière d’une torche, s’abattraient sur elles des nuées de kruranas, des rongeurs particulièrement voraces. Après une longue marche à travers des galeries et des escaliers souterrains, les deux femmes sont séparées. Poison est promise au quartier des esclaves de plaisir, tandis que Vell’a, toujours rebelle, est droguée pour mieux être présentée soumise aux Trois Initiés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième épisode conclue la série comme elle l’a développée : de manière un peu nébuleuse. Tout commence par une explication embrouillée sur le pourquoi de la situation actuelle de Vell’a, esclave prisonnière transbahutée de mains en mains depuis le début. Elle qui rêvait peut-être d’un romantique destin de princesse, se retrouve asservie, rabaissée plus bas que terre, dans des grottes lugubres durant tout l’album ! Or, plus on avance et moins on comprend et on se passionne pour les raisons religieuses et/ou diplomatiques de son enlèvement, qui nous permet surtout d’appréhender l’avilissement de la femme dans sa forme la plus extrême. Ce troisième épisode se résume en effet à une visite guidée de ce qui peut arriver de pire en la matière : devenir l’esclave et l’objet sexuel de barbares répugnants, prisonnière de l’obscurité jusqu’à la fin des temps. Etant donné que cela se passe essentiellement dans la pénombre (41 planches sur 46 !) éclairée par des torches, Frank Bonnet s’en donne à cœur joie avec les encrages profonds et les ombres, et Patricia Faucon vide ses pots d’ocre et d’orange pour une colorisation quasi bichromique.
